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1 septembre 2020

Une vraie belle vie de marin

 .... une vraie belle vie de marin en auto-confinement dans son élément naturel 

l'est pas belle la vie ?

Redémarrage du marin

Étrange... je suis parti seul de Huahine pour Tahaa.
Ca fait bien longtemps que je n'avais pas navigué seul.
En fait ça se passe très bien, les automatismes reviennent et mes manœuvres sont impec.
Sauf... que...
En rentrant dans la passe de Tahaa, toujours très agitée, mais là un vrai chaudron.
Bof pas grave je fais une entrée impeccable à fond la caisse à la voile, le Corto faisant des bonds dans le mascaret.
J'ai du mal à le tenir, et c'est là le miracle des passes, une fois dans le lagon, mer totalement plate.

La suite concerne les marins :

Je fais demi-tour pour me mettre face au vent et baisser la grand voile.
Sauf que j'ai oublié de larguer la retenue de bôme (j'étais vent arrière) et le Corto se couche, grand voile à contre, en plein dans la passe...
Moi qui comptais faire une manœuvre superbe, je suis verni !
Je frôle la balise latérale, et moteur à fond, je finis par tout mettre en ordre.
Un peu essoufflé, mais la bête tient le coup, même lorsque je fais des bêtises.
Ensuite je termine au moteur et à l'abri au calme dans le lagon, toujours magique.

Toujours pour les marins, j'ai trouvé une application sur internet pour programmer une alerte de mouillage
C'est génial, une fois installée, à 20 mètres par exemple du point d'ancrage l'alarme sonne si le bateau chasse, et hop je suis prévenu
Et tout ça sans être connecté.
Je vais pouvoir dormir tranquille.
Elle est pas belle la vie... de marin ?

Demain, moins marrant, gros carénage, Alex P va me manquer... 😉

(à propos d'Alexandre, voir dans les commentaires le magnifique récit de ses souvenirs de carénage avec moi. Coupé en 3 morceaux pour cause de richesse. Merci Alex)

Tahaa, 31 août, repos avant l'action

Je viens de passer plusieurs jours en véritable ermite.
Au mouillage en plein lagon, pas très loin de la barrière de récifs qui grondait fort, mais avec vue sur le Motu Moute, et les couleurs éclatantes de l'eau, totalement transparente, même la nuit avec la lune montante.
Le vent est fort, c'est ce fameux maramu, mais le lagon est relativement calme et le Corto ne bouge absolument pas, j'ai quand même mis 2 mouillages par sécurité.
Mais c'est surtout le calme, l'éloignement, le manque d'informations (je ne sais même pas où on en est du virus !!) qui font que je suis hors du temps, et j'aime ça.
Bon il faut dire que je viens de finir " l'arbre monde " de Richard Powers, un pavé de 730 pages sur l'écologie et la destruction des forêts.
Et ça te met la tête à l'envers sur l'avenir de la planète.
Et, cerise sur le gâteau, dès que je jette des épluchures par dessus bord, arrivent plusieurs très beaux rémoras qui se régalent.
Vive la nature

C'est parti pour Treuillage, grattage, toilettage, carénage

Je suis mort, je ne sens plus mon épaule et non plus le bras gauche dont je me sers plutôt...trop.
La coque est très sale, et malgré 8 heures de Karcher, il faut soit gratter, soit poncer, c'est couvert de coquillages très durs à enlever. Il me faudrait 2 semaines de gros travail pour remettre la coque comme à l'origine, je n'ai pas le courage, ça ira comme ça.
Encore demain à gratter, et avec un peu de chance peinture après-demain. Et le soir je m'écroule


Le chantier... que des catas !

 

... mais il y a le lagon tout autour

 Et 2 jours plus tard :

Et hop c'est parti..... heu... demain matin 8 h.
Le Corto est tout beau, tout propre, avec un gouvernail bien réparé, une coque toute lisse, et un capitaine bien content de retrouver le lagon. Bien que celui de Raiatea n'offre pas beaucoup de mouillages, trop ou pas assez profond.

Ma grand voile sort de chez Léo, mon copain voilier italien et excentrique, mais je lui pardonne il est de Ventotene, l'île magique des Pontines, au large de Napoli.

 ... et on me remet à l'eau

 J'ai la pleine forme, crevé c'est sûr, mais très content de faire tout ça tout seul comme quand j'étais jeune...
Par contre je ne sais pas ce que je vais faire les jours suivant, sans doute aller voir Cécile et Franck au Lodge ??
Allez bon week-end, et arrêtez de paniquer.... je retrouve (presque) la forme de mes vingt ans

J'explique tout ça  :

Déjà, ce minuscule port de carénage n'a pas de fond à l'entrée,

ni même dedans.

Aucune balise, on rentre au pif, heureusement il y a plein de bateaux ventouses, qui sont là à demeure, et il y a toujours un zodiac qui te guide.
J'ai quand même légèrement frotté en entrant.

Ensuite il y a un slip de halage, et il faut deux plongeurs pour bien positionner les supports.
Heureusement que nous ne sommes pas en Norvège !! Les ouvriers plongent tout habillés, en fait en short et sandales. C'est comme les écolières sortant de classe et se jetant tout habillées dans l'eau. Leurs fringues plaquées sur le corps est un spectacle..charmant. Heu je m'égare..
Ça frotte un peu car vraiment pas de fond, mais ça passe.

Bon.pas de commentaires sur le carénage lui-même, j'étais déchaîné et si la première journée a été dure, surtout l'épaule, le lendemain ça allait mieux et j'ai bossé 11 h non stop.
Bref le Corto a un petit air de jeunesse et piaffe d'impatience.

Par contre la sortie avec gros vent latéral et le Corto ayant fâcheuse tendance à porter à gauche en marche arrière, n'a pas été une partie de plaisir.
Les ouvriers m'avaient briefé, mais le bateau est parti en travers.
Avec une belle coque toute propre, pas question de cogner
Mais je connais mon Corto par cœur et nous avons fait une très belle manœuvre en crabe !!!
...et demi tour où ils m'avaient dit de ne pas le faire.. dans le chenal pris en photo, entre les bateaux amarrés.

Bref une fois sorti du petit port, encore des hauts fonds partout.
Un autre zodiac de passage m'a guidé, mais ce port est dingue, minuscule, surrencombré, et aucune signalisation . Vu le nombre de bateaux qui carènent, ils pourraient creuser un peu.
Feignasses 

Et voilà je suis dans le lagon entre Raiatea et Taaha, mais pas de mouillages possibles. Et très fort vent. J'ai dû rejoindre le sud de Taaha, dans la magnifique et hyper protégée baie de Apoo, avec des bouées libres et calme plat, alors qu'à quelques mètres plus loin il y a force 6

Et ce soir je vais me faire un vrai repas (ça fait une semaine que je mange les restes et du pain hyper dur...) Et un ti punch à votre santé et.. à la mienne


Coucher de soleil sur la baie d'Apoo, où le vent à complètement cessé
.

Et une vue de la baie, une des plus fréquentées. Tu parles il y a une vingtaine de bateaux. En France on en mettrait mille !!!! Et les polynésiens commencent à râler sérieusement, ils trouvent qu'on est trop nombreux !! Ça craint dans quelques années..
 

11 septembre. Semaine très agréable
 
Au sortir du carénage, plutôt cassé, je projette de passer la semaine tranquillou à Huahine, avec quelques soirées au yatch club pour y prendre un happy hour et faire quelques brasses à la belle plage de Hanahiti.
Sauf que lors de la première soirée, je fais la connaissance d'un jeune  couple marié la veille et ayant pris l'avion quelques heures plus tard.
On sympathise et je leur propose d'aller tous ensemble à  Hanahiti 
C'est parti, on fait des courses, on arrive, absolument seul bateau au mouillage.

Grande balade sur le piton qui domine la baie, très belles vues faites par le drone (photos et vidéos suivront) et retour sur la plage où Siki discute avec deux jeunes femmes arrivées 2 heures plutôt de France, hôtesses de l'air, un peu déphasées, mais avec 2 bouteilles de Champagne dans leur sac.!!!!!
Réunion générale, barbecue en commun, baignade, puis petit retour en bateau à la fraîche vers Fare pour un ènieme happy hour au match club.

Retour de nuit à  Hanahiti, sauf qu'il faisait nuit noire et je me suis farci le lagon durant une heure, toutes balises éteintes.
J'en ai encore des sueurs froides.
Et trouver une bouée par nuit noire, ben c'est pas facile.

Puis tout le monde est allé se coucher, les filles dans une tente sur la plage.
Avec projet de tous partir avec le Corto demain pour le sud, où il y a un autre établissement qui pratique le happy hour !!!!
Bref on est loin de ma semaine de repos en solitaire.
Mais comment résister en arrivant sur une plage déserte à deux jeunes filles, bouteilles de Champagne à la main !!!.
La vie confinée en Polynésie devient de plus en plus dure........



.... Et ce n'est pas fini !

Le lendemain nous nous retrouvons tous à Fare,  pour faire le tour nord de l'île moitié voile moitié moteur, puis on entre par la passe est dans la magnifique baie entièrement fermée et protégée de Tefareiri

Pas un seul bateau, une eau extraordinairement claire, et quelques raies qui nous croisent.
Je rêve depuis toujours de me promener dans ce grand motu qui protège l'île du large. 
Motu presque entièrement privé et de plusieurs kms de long.


Et cette grande bavarde de Julie, qui à 29 ans,  a déjà vu un nombre invraisemblable de pays, connait Samantha  qui tient un lodge sur le motu.
On y va, on est reçus super bien et on peut visiter le domaine immense, très bien entretenu, avec océan d'un côté,  et lagon de l'autre !!!!

Je connaissais quelques rares paradis mais là c'est le top du top.
Et j'ai l'autorisation de venir quand ça me plaît.
Tout ça c'est trop, pour tout l'or du monde je ne retournerai jamais devant ma télé  (heu..j'en ai pas....)


On s'est tous fait de gros bisous, enchantés les uns des autres, avec promesse de se revoir dans 10 jours à  Moorea pour aller dire bonjour aux baleines.
Rencontres rares, éminemment sympathiques, les filles profondément gentilles et les paysages somptueux.

Pas mal comme retraite pour le papy, et ce n'est pas fini, j'espère bien toujours plus.


A tous j'espère que je vous fais passer de bons moments, à rêver un peu, mais surtout le fait de quitter ce schtroumpf de virus pour venir me rejoindre 😃
Et demain matin, un peu moins drôle, et encore, traversée en solitaire Huahine Moorea


Mercredi 23/09, à Oponou


Alors là, je ne pouvais rêver plus ...

D'abord avec avec Marine et Julie c'est un vrai bonheur, 
car elles sont enthousiastes, volontaires, toujours prêtes 
pour bouger, et cerise sur le gâteau, gentilles..  !!!

Et en longues balades en apnée, elles sont sans problèmes.
Même que je tiens le coup après des heures et des heures de nage.
Bon, le soir je ne ne sens plus mes épaules.

Mais aujourd'hui tout ça a été oublié, car sur une superbe plongée près du récif de Opunoou, je me suis retrouvé tout seul hélas (les filles étaient un peu plus loin) (et sans la gopro que j'avais hier)  face à deux monstres de largement trois mètres, très massifs, à mon avis des requins tigres. 

Un de mes rêves.

Ce sont les plus gros bestiaux que j'ai jamais vu sous l'eau, et même  pas peur.
Malheureusement ils sont vite partis, avec mes palmes et mon masque je dois avoir une bille plutôt effrayante pour ces innocentes bestioles.....!!!!
J'étais surexcité,  j'ai tout fait pour les suivre, ai appelé Marine qui n'était pas loin, mais ils ont disparu. 
Et question gabarit ça n'a vraiment rien a voir avec les gentils requins pointe noire.
Heureusement que je les ai vus de côté, et pas de face, j'aurais été moins fier.

Mais entre les filles qui m'apportent leur jeunesse et leur vitalité  et ces longues plongées sur du très beau corail, je retrouve une pêche d'enfer et mes 20 ans.
Je sens que les mois à venir vont être très riches et avec de belles nouvelles histoires.


et la suite :

Et re,  quelques heures plus tard, en fin d'après-midi, mais il fait très chaud, et je me suis jeté à l'eau, une dernière fois, histoire de me décontracter un peu.

Et là, presque sous le Corto, une magnifique raie léopard.

On s'est fait un petit ballet à deux, tournant chacun l'un vers l'autre, s'éloignant, recommençant, bref magique.
Au bout de 20 minutes, un peu essoufflé  de plonger sans arrêt pour être près d'elle (à un moment j'ai du être à 20 cm de ses yeux...) je décide d'arrêter et elle me guide une dernière fois sur  toute sa famille, la très mignonne maman, et 3 gamins tout en grâce., qui baguenaudaient un peu plus loin.
Le ballet a recommencé à 5, mais entre la très longue plongée de ce matin  les deux gros requins et cette dernière sortie où je me suis épuisé sous l'eau, je rentre vraiment mais en croisant encore une raie pastenague.

Journée magnifique,  
Crevé mais heureux


9/10/2020 - Comme quoi la vie sur un voilier n'est pas toujours rigolote

C'est  juste histoire de me décontracter en le prenant avec humour: car : 

Hier par hasard je m'aperçois qu'il n'y a plus de courant au pilote et au compas.
Je démonte le tableau électrique, qui est un vrai foutoir ( c'est moi qui l'ai fait.. ) 😭 Et je farfouille, fil par fil, sachant bien sûr que c'est le dernier qui sera le fautif.
Et bien sur c'est le cas et il m'a fallu trois heures pour le trouver...😈 
Bref je le rebranche et ça marche.😀 
Sauf que j'ai du arracher d'autres fils car plus de radio, plus de lumière à l'avant.. Bon rebelote, encore une heure. Faut savoir que l'accès est très étroit, peu visible même. Enfin je vérifie tout, range tout , referme tout, et tout content, vais me laver les mains. Plus d'eau 👹 
of course ... C 'est la pompe. Bien sur, débranchée ??  ... Je plonge et trouve le fil récalcitrant le plus loin possible bien sur et très difficile d'accès.
Bref pratiquement 6 heures de boulot, de l'arthrose au pouce à force de me servir d'un petit tournevis, et un méga torticolis !!

Je crois que je vais me payer une bonne baignade pour oublier tout ça 🤩 
 
 
Fin octobre - Les raies font des bébés sous mes yeux
 
Rien de bien spécial, sauf un matin, par calme plat et le lagon comme un miroir, un accouplement de raies pastenague, presque en surface et à toucher le Corto.
 
seule photo trouvée sur le web

Au centre la plus grosse et une petite de chaque côté,  pile et face.. ( ventre et dos )
Se collant, se frottant tout en grâce et douceur.
Magnifique
Mais elles ont disparu le temps de courir chercher l'appareil photo  🥺


Même "Pacifique", cet océan peut être craignos

Début novembre...
Tous ces temps-ci c'était une croisière parfaite, sans soucis, des traversées ultra rapides, avec un équipage charmant, de bons restos et tout en sérénité.... 
Sauf qu'hier nous décidons d'aller visiter la vallée de la vanille, donc un bon mile de distance du Corto et à faire en zodiac.
A l'aller pas de problèmes on était vent arrière et bien que beaucoup de clapot dans le lagon, ça allait. 

Par contre le retour fut bien plus dur, moteur à fond, on avançait très peu, ça cognait fort contre les vagues et le canot se remplissait peu à peu. Tellement, que je regarde vers le moteur, qui avait à moitié arraché le tableau sur lequel il tenait et commençait à partir à l'eau.
A deux, on l'a redressé et tenu de toutes nos forces pour essayer de le maintenir droit.
On est arrivés au bateau trempés, crevés, l'annexe pleine d'eau, les sacs avec les tel portables noyés (foutus sans doute). 
Cela aurait pu être bien plus grave, à quelques secondes près le moteur serait tombé à l'eau, le canot à moitié coulé ou même complètement plein d'eau, et nous à nager à un km de la terre. Et je ne sais pas trop si on va pouvoir le réparer 😈 

Comme quoi la mer est quand même parfois un milieu sacrément hostile. 
Et pour aller à terre, sans canot, ça craint 👹 Sur la photo vous voyez le tableau décollé du boudin, et encore on l'a redressé !!
 
Le lendemain : 
Miraculéo !! 
Après 24 h dans une gamelle de riz, le tel portable remarche...lentement.. 
Et avec des ficelles l'annexe peut encore servir, en allant doucement et sans trop faire d'eau ... 
Bref pani problem doudou, la vie est belle  🤩
 
 
Retour de croisière, 9 novembre
 
J'ai fait de savants calculs pour partir de Huahine vers Moorea car c'est 85 miles au près.
Bref un vent inespéré qui viendrait du Nord-Est jeudi ; et on part donc dès 6 heures du mat avec des conditions excellentes. Bingo.
 
Mais mais mais... à mi parcours on se chope une espèce  de maramu, vent violent du pôle sud et plein dans la gueule, alors que nous étions impec 3/4 arrière.
Avec un seul ris, le Corto se couche grave, et il faut rouler dare dare le génois qui nous fait galoper ventre (côté, plutôt) à terre.
Heureusement que Rodolphe, qui s'est fait du muscle depuis la croisière, mouline comme un fou et il ne reste qu'un petit bout de foc, qui nous fait galoper joyeusement.
Cela n'a duré que 3 heures, mais seul j'aurais eu du mal.
Faut que je fasse gaffe.
 
L'entrée dans  la passe de nuit s'est bien passée mais j'étais inquiet, pas trop cool pour une fois.
Et comme dab, trouver un.mouillage au milieu de bateaux sans feux de mouillage, c'est pas rigolo.
Bref votre capitaine préféré commence à se poser des questions sur ses futures capacités de solitaire.....
 
Allez, demain il fera jour et il y aura du soleil.


Retour à Temae après une très jolie croisière,
avec Annie et Rodolphe
 
Me voila de retour à mon mouillage solitaire de Temae (Moorea) après avoir raccompagné Annie et Rodolphe à l'aéroport de Papeete. Oui ce fut une très belle croisière, où tout s'est bien passé finalement, avec un équipage efficace et sympa, et malgré le monstrueux torticolis qui me bloque tout le corps.
 
Et pour vous remercier, je vous offre cette extraordinaire vue de mon lagon,
en couleurs authentiques, prise ce matin au réveil
 

 et celle-ci, ce mouvement sous mes pieds, peut-être des créatures remontées des abysses ??




L'ermite de la lagune

Semaine laborieuse, beaucoup de bricolages, longues balades en canoë et à la nage, et visite de voisins de la marina qui s'inquiètent de ne pas avoir de nouvelles.
Bien sympa de leur part, car il faut un certain temps en annexe pour venir me voir.
Je vis en osmose avec la nature, en véritable ermite,  au rythme des levers et couchers de soleil, des pluies parfois fortes, hier tellement intenses que l'eau est devenue marron, noire même à cause des cascades qui crachaient des tonnes d 'eau, parfois de plus de 100 mètres de hauteur.
J'ai même été inquiet car après une longue plongée dans une eau hyper claire, je me suis retrouvé dans un bouillon hyper gras, sans aucune visibilité.
Et comme j'avais croisé un moment avant un poisson a la queue énorme, mais trop loin pour savoir ce que c'était, et vu ma première murène dans ce coin, un monstre de près de 2 mètres !! en eau libre !! Ce qui est rare.
Je n'étais pas fier, et n'aurais pas aimé me trouver nez à nez avec elle dans cette purée de pois.
Et comme je vide mes coffres de toute nourriture je peux rester plusieurs jours au mouillage, sans dépenser un sou, sans aller à terre, même pas de vélo, juste relié au monde par France Inter , 
Je vais devenir un vrai poisson 🧜🏻‍♂️😍

Le bien dans tout ça c est que je rame et nage, longtemps, sans aucun problème d'épaule ou de genou.
Je peux aussi enfin remonter à bord sans échelle, d'un simple rétablissement, mes bras ne lâchent plus
Pour moi c'est important car à mes yeux, avoir a me servir d'une échelle, c'est être handicapé, ce que j'ai été pendant un an 😈

Et je relis " l'arbre monde ", un peu tous les soirs, ce qui  m'isole encore plus dans ma retraite  bien loin des contraintes du virus et du bruit de la ville.
 
 
 
Aventures du bout du monde ?

Je dois être béni des dieux car ce matin après une heure de rame et 3 /4 d'heure de vélo, je vais boire une bière à Carameline, le seul bistrot resto du coin, et je commence à être bien copain avec la serveuse tahitienne, super sympa.
 
Et je vois à une autre table un copain de la marina dont je tairai le nom, vous comprendrez  pourquoi un peu plus tard.
Je lui offre une bière, et sa copine tahitienne, adorable, très fleurie (paréo et couronne sur la tête) et souriante, arrive un petit moment plus tard. 
Ils m'invitent à déjeuner d'un poisson cru à la chinoise et j'offre les boissons.
Ambiance décontractée, moment de détente très agréable et je leur parle de mon torticolis. 
Sa copine connait un ami à la retraite qui la passe (la retraite) à soigner les gens à coups de massages et d'acupuncture, et qui reçoit le mardi sans rendez vous.
 
Le tout gracieusement.!!!!!!
Et nous sommes mardi !!
C'est pas une retraite intelligente ça ?
 
Du coup ils m'y amènent  et me voilà malaxé et lardé d'aiguilles !!!
Il fait aussi de la psychothérapie et de la médecine chinoise, 4 ans d'études pour chaque discipline, alors qu'il était ingénieur électronicien !!
On passe un bon moment très instructif à discuter pendant que les aiguilles font (peut-être) leur effet.  
Un peu cassé, mes amis me ramènent au village où il a à faire, et je me retrouve seul dans la voiture avec son amie... et la voilà qui me dit carrément qu'elle en a un peu marre de son gars et que je suis le client parfait pour entamer un bout de chemin avec une tahitienne, ajoutant qu'elle est libre, a une villa, une voiture toute neuve et des terres un peu partout.
 
C'est t'y pas sympa tout ça ? 🥰
En fait ce serait l'idéal, sans compter qu'elle est belle et bien plus jeune que moi (fastoche 🤢) et très agréable.
On va y réfléchir...😳
Et puis son gars n'est peut-être pas d'accord... ??? et très costaud 🥶
On parle un peu d'aller se promener 15 jours à  Huahine et autres îles.
Je rentre a bord un peu euphorique, et m'offre un punch sérieux pour fêter cet excellent après midi 😁
Je vous le dis et le redis, il n'y a de la chance que pour la canaille 😊😇




Vintageries Alexandrines

Pour se changer les idées du virus, et aussi mettre un peu de variété dans mes rocambolesques aventures polynésiennes, Alexandre P m'a envoyé ce document, un peu vintage puisque daté de novembre 2002, au cours d'une traversée en Méditerrannée.

Vous cliquez dessus, le diaporama se lance, vous pouvez aussi cliquer sur chaque diapo pour lancer la suivante. Il y a du son, des animations, des sueurs froides... et de sacrément beaux souvenirs.
Voici "L'autre route du Rhum", en Technicolor, Mondovision, et casting d'enfer !
Merci Alexandre !



Le monde est quand même bien petit en Polynesie :

Continuant ma politique de transports en commun gratuits, ma copine  Wanda, marchande de légumes sur la route  de Moorea , , me demande si je peux amener des jouets pour sa petite fille à Huahine pour Noël 

Pani prwoblem doudou 

Bref je me lance aussi dans le transport de marchandises,,  Tout ça pour rendre service

Arrivé  à  Huahine j'appelle  le fils de Wanda  , Christopher , pour lui remettre les cadeaux.
Et Christopher, que j'avais connu sur la plage de Anahiti,  c'est aussi le fils de Williams , un tour operator avec qui j'avais eu un léger différend car il était jaloux que je discute avec sa copine....
Je crois l'avoir écrit précédemment 
J'en avais parlé à Christopher qui s'était marré en disant que son père est un gros dragueur. Et très jaloux.
Bref la Polynesie, grande comme l'Europe, est un village.
 
Du coup  on est bien copains maintenant et je suis invité vers Noël  sur leur fare  dans le motu de Tefareiri,  un de mes coins préférés,  et très  sauvage.
Je connais de plus en plus de gens, résidents qui plus est . 
Et tahitiens de surcroît .
Je vais finir par connaître plein de monde bien sympa un peu partout, ce qui me fera un peu oublier de ne plus voir mes amis en France, qui me manquent. C'est certain. 🤢
 
Moins marrant  :

Le vent se lève d'ouest plutôt rare ici, pour ne pas dire jamais.
Et je suis plein ouest, le vent poussant vers la terre.
Je dois changer de mouillage et essayer d'attraper la seule bouée libre du coin
Mais le guindeau rale et je remonte l'ancre à la main, avec bien sûr le vent de face.
C'est la super limite de ce que je peux faire seul, sans trop penser à mon épaule qui tient le coup.
Bon une fois la bouée accrochée je file voir le guindeau et miracle je trouve tout de  suite la panne.
Mais le jour où je ne pourrai  réparer ??
Des fois je fatigue car cette vie est merveilleuse mais pleine d'aléas et pas sur que je puisse m'en sortir à chaque fois.
Bref un léger coup de blues.
Et les grains se suivent comme le montrent les photos.
Ils sont courts mais très violents.
Allez peut-être sue Noël sera avec du beau temps 🤪

P.S.du 25/12 ; Je suis allé voir Siki, à Anahiti, ,un peu plus à l'abri.
Je n'aurai plus de réseaux pendant 3 ou 4 jours
Sans réseau, je ne peux pas répondre à vos mails, merci de m'envoyer seulement des SMS, sur mon téléphone polynésien seulement , celui qui commence par +689  87(...)77.

10 mai 2020

Polynésie déconfinée, libééérééééeee ...

Mai 2020 : Le Corto est tout heureux de se déconfiner enfin, lui ne risque rien !
Le capitaine rassurez-vous, reste très prudent,
et n'a pas pris autant de kilos que le héros de Vaiana


Pour vous faire rêver un peu dans ce monde de confinés sans horizon :


La première photo c'est Tahiti par calme plat,


et la seconde est un vieux voilier mythique qui avait vu Eric de Bisschop (ici, clic vers sa fiche Wikipedia) voguer et... divaguer... sur ce catamaran pirogue de 19 mètres il y a trois quarts de siècle, au gré des courants des océans.
Il appartient maintenant à un jeune couple avec un bébé, elle brésilienne complètement tatouée, et même s'il y avait de la place (dans le bateau), je n'oserais y passer même une seule nuit dans le lagon.
Quand il y a un trou dans la coque, ils rajoutent un peu de contreplaqué pour boucher... rien de plus.

Ici, clic vers le très complet et très intéressant article sur Eric de Bisschop (en français après la carte)

Sinon, à côté, le Corto toujours vaillant (comme son capitaine qui va de mieux en mieux ...) a retrouvé une belle jeunesse depuis qu'il est retourné au mouillage dans le lagon, et miracle de l'amitié, on s'est retrouvés à 7 à bord, avec une cocote minute pleine au ras bord d'un copieux déjeuner, suivi d'une longue plongée en apnée (j'ai dû suivre une jeunette pleine de vie et nageant comme une sirène, qui avait un Micra à longues manches, très bariolée, qui dépassait largement ses mains et le spectacle de ses mouvements ondulatoires était magnifique).
J'ai tenu jusqu'au retour sur le Corto, un peu épuisé quand même, mais tellement heureux de nager.
Et on a terminé par un café sur un bateau voisin.

Et je crois avoir un avion le 13 juin pour rentrer, bien qu'il faille être fou pour retrouver l'Europe.
En attendant je reste au mouillage le plus longtemps possible pour me gaver de corail, de couchers de soleil et de pleine lune magique (hier).

Soyez prudents, portez-vous bien et préparez une bonne bouteille lorsque je passerai vous voir.

___________________________________


Vendredi 3 juillet
C'EST QUI QUI PARLAIT DE CONFINEMENT SANS HORIZON ????? :)


HOUHOUUUUU c'est paaaas nooooous !!! (écho de la mer)


NOUS ON EST HEUREUX, ON RESPIRE, et ça sent pas le métro !!!


Comme je vous l'ai dit, je n'ai pas pu rentrer, tous les vols étant annulés, ou reportés à l'été, donc trop tard. J'ai pu avoir un... avoir sur mon billet, ce qui fait que je rentrerai seulement en mars 2021.
Bon, ça pourrait être pire comme punition...
Nous voila entre Raiatea et Taa, le mouillage cool.
Mais ce n'est pas toujours comme ça, le mara'mu souffle du sud à 24°, c'est glacial !

5 juillet, balade avec Yoli et Lucie

Mes amies Yoli (la maman) et Lucie (la jeune adolescente) voulant naviguer dans les îles et les garçons Tony (le père) et son fils voulant un peu respirer sans l'engeance.... féminine...., je me retrouve partir vers les îles sous le vent, avec un équipage féminin, qui plus est très pro, toute cette famille ayant quitté la France pour la Polynésie, sur un voilier identique au Corto.
Traversée magnifique depuis Moorea (nos bateaux sont voisins à la marina), avec arrivée full speed à Huahine.

Le temps s'y prêtant, nous y passons 3 jours, alternant grandes balades en forêt (où j'ai assuré complètement, genou et souffle), barbecue tous les jours offerts par Siki, visite des amis, le fare flottant de Teiki et la superbe Toa, ainsi qu'un voilier espagnol avec Jemma et David, puis terminant les soirées chez l'un ou chez l'autre.
Très rare en Polynésie, le yacht club au bord de l'eau à Fare, la capitale, avec punch aux happy hours.

(Barbecue sur la plage de Anahiti,  Lucie devant un bagnan,  et Lucie lançant le javelot)

Bref des journées magiques, bien remplies et gros dodo le soir.


Puis une traversée musclée de Huahine à Raiatea, j'ai même dû baisser entièrement la grand voile, car nous étions sur-toilés et serions arrivés trop tôt dans la passe... craignos par gros temps.

Ensuite, un peu de voile dans le lagon, avec montée à Uturoa, au sommet du piton qui domine la ville, que je vous ai déjà montré en photos, mais c'est si beau que je ne peux que vous les repasser.
Et la encore je suis monté sans aucun problème jusqu'en haut, même pas mal, sauf un peu à la descente.

Et les filles dans le décor comme vous le voyez, font que je ne cèderais pas ma place pour un empire.


Lucie barre parfaitement,
et étant très attentive à ma santé et mes cafouillages, je lui ai confié pratiquement toutes les manœuvres, démarrage du moteur, conduite, mouillage et tours en zodiac.
Quant à Yoli c'est un vrai cordon bleu, avec petits plats très élaborés... ce qui fait que je vais me retrouver obèse.



à droite : Lucie à la barre, comme un chef

et en dessous :
Yoli, reine réflexologue,
Siki et Lucie jouant au carré chinois,
Jemma et Lucie enfilant des perles

Mais le plus, c'est que tous les soirs j'ai droit à une séance de réflexologie plantaire, auquel par nature je ne crois pas trop, n'empêche que je n'ai plus mal à l'épaule, beaucoup moins au genou, et je ne fais plus pipi qu'une fois par nuit...
Vous en connaissez vous des femmes qui tous les soirs retapent leur homme en leur tripotant les pieds ?
Bon je ne suis pas son homme, c'est peut être pour ça.....
Et ce soir nous sommes près de la pirogue Api, dans un lagon somptueux, la mer totalement étale, et le soleil couchant : ya pire
Vive le confinement !

La Belle et la Bête...







Captain déconfiné, mais pas solitaire

Prévoyant un petit séjour à Huahine, mes amis de Papeete - un couple et deux enfants - arrivent ... légèrement chargés...



il a fallu QUATRE allers retours en zodiac pour tout trimbaler, bref deux cabines pleines à ras bord.!!!! Record absolu.
Pas grave, les cabines n'ont pas servi, tout le monde a été malade pendant tout le trajet, même dehors, et les seaux eux aussi étaient bien pleins..😈🥶😫 

Du coup je me suis farci 18 h non-stop mais sans trop de fatigue.
Faut dire que la météo était superbe et que le Corto a cravaché grave.. 

 Et à l'arrivée, deux de leurs amies nous attendaient au yacht club, en ayant sifflé 2, oui DEUX litres de bière en magnum, à 10 heures du mat : ambiance festive garantie 


Tout ce monde est plus ou moins demi Katia, Mirela, Inatea, Vaitea, Bianco et Teporo (un tane) et j'en oublie... 
 Bon c'était quand même plus marrant que durant la traversée, surtout quand tout le monde s'est retrouvé à bord pour rejoindre la plage de Anahiti... 
Et en hôte respectueux j'ai offert des petits punchs, vers 11 h du mat. 
Bref je ne sais pas si je pourrai écrire droit encore longtemps, mais sûr, avec des tahitiennes déchaînées à bord, le temps va passer très vite. 

Quant aux gestes barrière, personne ne connait, on se fait des bises comme dab. 

 Maintenant tout le monde campe sur la plage, avec bbq et feux de bois. Demain tout le monde ré-embarque pour un petit tour dans le lagon.
Je crois que ma réserve de rhum va en prendre un coup !! 😃 Bon on ne vit qu'une fois et je ne vais pas bouder mon plaisir

12 mars 2020

Retour aux Tuamotu



Une fois l'équipage arrivé, Léa et Quentin, nous retardons d'une journée le départ pour les Tuamotou, car les conditions météo sont exécrables, pluies diluviennes surtout et grosse houle.
Et même le lendemain, tant que l'on longe les côtes de Tahiti, et même assez loin au large, pluie, vent et mer ne nous font pas de cadeaux.

On finit par se dépatouiller de ce mauvais temps et on arrive à Fakarava en un peu plus de 48 heures par la passe sud de Tetamanu, qui est le top de la plongée en Polynésie.


Et effectivement je renoue avec les requins (il y en a partout, j'ai même failli cogner le ventre de l'un d'entre eux, qui nageait au dessus de moi, et que je n'avais pas vu ..!!), plus les caranques, les napoléons, les magnifiques perroquets, etc

Bref le paradis.

Ensuite, moins drôle, on remonte tout le lagon vers le nord, avec une tripotée de patates de corail qu'il est parfois difficile à voir.
La navigation n'est pas évidente, et on décide à mi-course de s'arrêter dans un coin peu protégé,... et le vent qui nous pousse sur la barrière.
Bon rien de vraiment dangereux, mais inquiets toute la nuit quand même.

Le lendemain tout va bien et on se retrouve dans la capitale, petit village où il n'y a presque rien sauf un snack où l'on s'offre un bon petit plat.
On passe un à deux jours à plonger le long du récif, mais le top du top c'est le petit récif devant la passe nord, Garuae, où la vie sous marine est extraordinaire.
C'est la plus belle plongée que j'ai jamais faite, dont une quantité de gros mérous nageant en pleine eau.
On était littéralement entourés de centaines de poissons, petits et gros, plus le corail magnifique, mieux même qu'un aquarium : le bonheur total.

Ensuite départ de nuit pour Apataki, avec une lune superbe pour traverser, et un courant dément à l'arrivée dans la passe Pakaka, avec des tourbillons dignes d'un maelström, les courants contraires faisant de véritables entonnoirs où le bateau zigzaguait comme un forcené et j'avais un mal fou a tenir la barre, le Corto reculant même parfois.

Bon, lentement mais surement on arrive à passer, ouf, et l'on trouve un mouillage paisible, autant d'ailleurs que le village, 400 habitants je crois, dont la principale occupation est la contemplation du temps qui passe.
Par contre le tour de l'île est magique, c'est le calme total (la météo dit vent zéro pendant deux jours), le lagon est un vrai miroir et nous avons la pleine lune qui à 6 heures du soir éclaire comme en plein jour, comme le montrent les photos (à venir).

Et le lendemain on trouve encore une superbe patate de corail, toujours pleine de poissons, et un décor sous marin digne d'un fleuriste.

Ce soir sans doute re-navigation de nuit pour rejoindre Rangiroa, le deuxième plus beau spot de plongée de Polynésie.
Et cerise sur le gâteau, je commence à récupérer bras et jambe, loin d'être comme avant, mais je peux presque tout faire tout seul :)
Les deux dernières photos c'est une grosse patate de corail, au beau milieu de nulle part dans le lagon, où sont les plus beaux coraux et poissons.

Et nous avons pu trois fois nous approcher et mouiller tout près. Bonheur total.

Au soir nous avons rejoint la passe nord, et avons mouillé en plein milieu, mouillage préconisé par les instructions nautiques ?, toujours avec un courant dément.
La chaîne était à horizontale, et on a mis une ligne de traine, comme si on avançait. Et 5 minutes plus tard tout était arraché ! Un requin ?

Nuit blanche car inquiet, mais tout s'est bien passé.

Le lendemain, route sur Rangiroa, avec peu de vent et de la grosse houle, on est arrivés au matin crevés, deuxième nuit blanche, mais miracle, la passe de Tiputa, réputée très dangereuse, était étale et nous sommes passés les doigts dans le nez, avec un mouillage très calme, ce qui nous a changés de la nuit chahutée.
Et deux heures plus tard la passe était un vrai chaudron.

Ouf, aux innocents les mains pleines



Jeudi 18 mars, Makatea du bout du monde, puis
retour à la civilisation méchamment coronavirusée


Ouf enfin arrivés à Papeete, certes par très beau temps mais rentrée de nuit à Taina, bourrée de bateaux non éclairés, et du Coronavirus partout.

Je n'ai plus de tablette, qui a pris l'eau à cause d'une vague lors du courant dans une passe, elle ne charge plus, et il y avait de belles photos.
Je vais essayer de rattraper ça bientôt car j'ai l'impression que de vous envoyer un peu de paradis de chez moi vous changera de l'humeur plutôt morose due à ce 🥶😈🤧 de coronavirus.
Mais n'ayez crainte nous y avons droit nous aussi et on est rentrés à Papeete par la petite passe, de nuit, histoire de ne pas être refoulés par les autorités.

Entrée de nuit, sans la tablette de Nav et farci de bateaux non éclairés.
Pas évident.
Bon mouillage impec habituel dans mon coin, loin des bactéries, bacilles, vibrions et autres virus que ce demeuré de bon dieu a bien voulu nous gratifier.
Mais toutes proportions gardées, nous sommes privilégiés venant d' atolls quasi déserts ou du large, un des rares endroits de la planète encore vierge... ou presque.

Notre dernière île avant de rentrer sur Papeete fût Makatea, île très étrange, totalement différente de toutes les autres, ce n'est pas un atoll, pas de barrière de corail, mais une sur élévation de 90 mètres, toute en falaises. Quasi inaccessible, sauf par une échancrure où nous avons pu mouiller et aller à terre.

L'île est très verdoyante, mais hérissée de blocs de basalte rendant la promenade impossible.
Il y a une très belle piste que j'ai parcourue de part en part tandis que l'équipage faisait de l'escalade dans les falaises.












Un seul resto épicerie, il faut commander la veille et nous avons eu droit à des crabes de cocotiers, gros comme des homards et ayant pratiquement disparu en Polynésie.


Le mouillage est spécial, sur bouée, avec 10 mètres de fond, et quelques mètres plus loin, 1000 mètres, le grand bleu !
On y voit de la surface de sacrés beaux poissons dont un magnifique napoléon, mais il courait le bruit d'un requin Tigre dans le coin et je n'ai pas trop plongé...
C'est une île absolument hors du temps, 70 habitants, une houle impressionnante près du bord, et malheureusement les vestiges d'une exploitation de phosphate, il y a une centaine d'années, avec 4000 ouvriers !!

Il reste d'énormes ruines de béton, des rails de chemin de fer et autres machineries gigantesques, et rouillées, pour amener le phosphate aux cargos.
Mais si vous voulez vivre un temps en ermite, c'est là qu'il faut aller, il y a une magnifique forêt à l'est totalement déserte. Et c'est au milieu de nulle part.

La suite va être moins drôle, on ne sait pas si on peut bouger, si on doit être confinés, et je vais faire plein de courses et aller me réfugier dans un lagon loin de tout... et passer mon temps dans l'eau.
Par contre mes deux équipiers ne pourront sans doute pas rentrer et je ne sais comment tout ça va se gérer.
On verra 🙄
Bon courage à tous


20 mars, à la marina de Moorea

Plus que ça à faire, coincé en pleine alerte de coronavirus, mais en sécurité.
Et en plus, sans ma tablette hélas, qui a pris une vague, et ne marche plus. J'ai pu récupérer mes photos des Tuamotu, en photographiant l'appareil photo avec mon smartphone !... d'où la qualité laborieuse. Mais ces paysages sont tellement extraordinaires... Voilà donc ce que j'ai pu sauver in extremis :


Quelques photos de Makatea, avec ses superbes falaises et parfois en contre bas, d'aussi magnifiques forêts, où l'on trouve encore des crabes de cocotiers



Quelques photos prises à Fakarava,
dont cette magnifique sirène : Léa


Les cases de Fakarava, et encore quelques photos des énormes blocs qui parsèment le plateau supérieur, quasi inaccessible, contrairement aux forêts en contrebas qui doivent être un paradis pour les anachorètes



Resto sympa à Fakarava avec le Corto au loin


Week-end du 28-29 mars

Salut à toi, ô planqué dans ta case, essayant de ne pas trop respirer notre air pollué (pas tant que ça d'ailleurs). Il paraît que l'on respire bien mieux dans les villes depuis qu'il n'y a plus de voitures.
Comment allez-vous ?
Rêvez-vous du ciel bleu de la Polynésie et des majestueux cocotiers ?

Ne rêvez pas, ici aussi on est tous bloqués dans notre trou avec, comme vous, papiers pour faire des courses, rester le plus loin de tout contact, se laver les mains sans arrêt, et pour ma part ni télé, ni ordi, ne pouvant aller acheter des cartes prépayées pour avoir internet.
Qui plus est, ma tablette est morte, elle a voulu goutter l'eau, et elle n'a pas aimé du tout 🥶
Donc lecture à tout va, remise en état nickel chrome du Corto et, j'ai honte de le dire, baignade dans le lagon, bien que ce soit interdit.
Mais ça fait 8 jours que je n'ai pas quitté la marina, ni parlé de loin aux voisins, et théoriquement je suis clair et de nager ne doit pas trop polluer les poissons.

Tout ça pour vous faire un peu de lecture, histoire de passer le temps, mais vous pouvez aussi m'écrire, je me sentirai moins seul.
Allez haut les cœurs chers amis, et faut se dire que ça ne durera qu'un temps 😘

🤧 PORTEZ VOUS BIEN 🥵


Et les photos de Léa, souvenirs de Makatea et Fakarava :








Semaine du 6 au 12 avril, on confine, et on scrute Harold.....

Voici Harold, 8ème système tropical de la saison 2019-2020, monstrueux cyclone qui a ravagé les Vanuatu, puis foncé sur les Fidji en rafales de 300 Kmh, avant de s'en prendre aux Tonga.... en caressant méchamment de sa frange le sud-ouest de la Polynésie, histoire de nous distraire de notre confinement...

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