Je suis arrivé à Taha'a au Ceran pour aller chercher Léa, et, incroyable, elle était juste à côté sur un motu minuscule super luxe : " La pirogue api " ! avec le couple de gérants, que je connais.
Ci-dessous, à gauche trajet dans les fonds pour rejoindre le motu (à droite)
Moi qui comptais la retrouver de l'autre côté de l'île, à l'ouest, c'était super, car ce matin, mardi, j'y suis allé, 3 miles dans des coins sans fonds, mais je n'ai pas touché une seule fois.
J'ai récupéré Léa et nous sommes allés à Uturoa.
Ce soir je la ramène au motu, où je suis invité pour la soirée.
Comme il y a très peu de clients, Franck, le mari, ancien cuistot chef du plus luxueux motel de Polynésie, va nous faire à manger. Sûr que ce sera bon.
En plus le coin et le motu sont extraordinairement beaux, je vais y rester un peu.
Bon, comme prévu j'ai été invité le soir sur le motu, mais auparavant toute la famille est venue sur le Corto et les enfants s'en sont donnés à cœur joie.. super sympas d'ailleurs.
Ils sont arrivés sur cinq pirogues dont la nounou, resplendissante tahitienne... qui chasse avec fusil harpon et marche de nuit sur la barrière de récif.....
Le motu est aménagé avec 5 cases-appartements, un grand bar, une salle de restaurant, etc, etc.
Très agréable soirée, un des gars avait attrapé 3 beaux poissons, plus les accompagnements spéciaux de Franck, le gérant, cuistot, bricolo, bref homme à tout faire du motu. C’était impec.
Et ce matin, j'ai été nager longtemps sur le récif, et j'ai enfin vu deux raies mantas sauter hors de l'eau et claquer leurs nageoires en retombant, pour se débarrasser des parasites.
Bon comme tout le monde ou presque était parti, et comme le vent était impec pour retourner à Huahine (c'est très rare) j'en ai profité et hop, j'y suis retourné avec des conditions extras.
Et en arrivant à Huahine j'ai mouillé sans faire exprès, juste à côté du voilier " Pélican " qui est.... le propriétaire du motu " La pirogue Api " où j'étais hier soir... Le monde polynésien est vraiment petit. Retraité apparemment à l'aise sur un voilier de 15 mètres, plus le motu qui doit se chiffrer avec beaucoup de zéros
(voir site là). C'est un gars très simple et sympa, et je suis autorisé à y retourner quand je veux. Elle est pas belle, la vie ?!!
... Et bien sûr, les requins de service...
mine de rien, c'est bien pratique, le soir on jette les restes à l'eau et les bestiaux arrivent.
Et c'est l'endroit où les enfants pataugent toute la journée......
Bon appétit !
Huahine de haut en bas
Et hop je suis à Murimahora, le motu à l'est de Huahine.
Celui que je rêvais de connaître, mais toujours retardé, car la navigation y est très délicate.
L'eau est totalement claire, et le fond est constellé de patates de corail.
Pour nager c'est super, mais pour naviguer, c'est de la folie, parfois il y a un mètre d'eau, là où les cartes disent 4 mètres !!!!
Le trajet du Corto :
Et c'est encore plus beau que tout ce que je connais, avec un seul voisin en bateau, un couple venu me dire bonjour. Et.... connu aux Marquises il y a deux ans !!! A 1500 kms d'ici !!!
Mais le top du top c'est le calme. Comme c'est un passage entre deux iles ( Huahine et le motu ), cela forme un lac complètement fermé, soit par les montagnes, soit par la barrière de récifs.
Et faire du canoë sur ce miroir c'est comme tutoyer les dieux.
Agrémenté par le ballet des raies léopard, qui sont là par dizaines ----->
Et comme c'est un des poissons les plus gracieux au monde, il est difficile de demander plus.
Parfois, un friseli trouble légèrement la surface de l'eau, c'est une raie !
Sinon il suffit de se pencher par dessus bord, et il y en a une autre qui vient saluer le Corto.
Bref tous les paradis connus jusqu'à ce jour sont oubliés, là j'y suis vraiment.
En tous cas, c'est le lieu idéal pour se retirer et envisager une belle écriture à venir. Why not ?
Mais après plus de deux heures de canoë et de nage, je vais maintenant méditer tranquilou dans ce monde du bout du monde : le calme plat, les doigts de pieds en éventail......
Trois jours à nager pendant des heures dans une eau totalement cristalline, à faire du canoë à en avoir mal aux bras, à me faire mijoter de bons petits plats le soir ( j'ai enfin fini le thazard ) et à dévorer des bouquins sur les Marquises.
Et cerise sur le gâteau ce soir, une fin de soirée bien sympa qui clore mon séjour au paradis, demain je retourne sur Fare pour faire des courses et préparer les rendez vous de samedi, pour le mini "HEIVA" sorte de journée festive avec jeux, chants et danses. Où Christine m'a invité.
Le " Heiva " de Papeete s'appelle aussi le JUILLET" car pour le 14 juillet il y a une fête gigantesque qui dure... 1 mois. Période de Noël bien rincée...
24-25 décembre :
Ouille ouille ouille, le changement.
Après près de deux mois dans des îles cool se retrouver à Carouf une veille de Noël, faut assurer.
Pluies torrentielles depuis deux jours... Noël à l'intérieur du bateau sans sortir, heureusement j'ai un très bon bouquin, et le temps passe vite.
Mais toujours en petite tenue et il fait doux.
Bonne fin de fêtes
26 décembre :
Hier, Noël à l’intérieur, avec pâtes à l'eau côtes de porc et 600 pages de lecture, complètement abruti.
Et ce matin, il pleut à verse :(
27 décembre :
Il pleut toujours sans arrêt, ras le bol.
Je vais partir cet après-midi pour Temae à Moorea, juste en face de Taina(10' ou 2 heures de route).
J'ai fait tout ce que j'avais à faire à Papeete, surtout le plein d'eau et des lessives.
Bref, tout va bien et je vais pouvoir de nouveau nager dans un lagon.
Par contre, je n'aurai peut être plus de wifi.
et le miracle de Noël se produit...
jeudi 28/12/2017
Je suis à Temae, avec un peu de whisky, heu, wifi...
Le bonheur
Après 4 jours sous des trombes d'eau, un lagon boueux comme pas possible, plus toutes les corvées à Papeete, ras le bol, je décide de partir pour Moorea, malgré le temps très maussade.
Premier miracle, l'ancre remonte sans problème, malgré les patates de corail au fond, et le Corto qui a fait trente six tours ces derniers jours, à cause des grains.
Et je fais une traversée assez musclée, mais tout se passe très bien, même pas essoufflé.
La forme revient et le cœur tient. Super.
Deuxième miracle, il y a des grains partout, 5 en deux heures, et je les ai tous passés sans une goutte d'eau. Ils étaient devant, derrière, sur le côté, jamais sur le Corto :)
Et enfin Troisième coup de chance, il y a trois bateaux à mon mouillage préféré, mais quand même une bouée de libre, que j'attrape du premier coup (j'ai bricolé une gaffe et crochet avec un bambou larguable.. génial. ...) ... (en toute modestie comme dab, of course..).
Et ce lagon est super clair. Du coup petite plongée rapide et soirée tranquille, sans pluie, et avec une douce brise très agréable le soir.
Voila, j'ai été totalement seul pour Noël, comme sans doute pour le jour de l'an, mais j'ai reçu plein de mails sympas, ce dont je vous remercie, et cela m'a tenu compagnie.
Vendredi 29/12/2017
Je suis tranquilou à Temae, avec enfin du beau temps, et j'ai tout sorti et tout ouvert, car c'était sacrément humide à l'intérieur.
Je pense y rester quelques jours, et j'ai fait la connaissance d'un popaa très cool, qui a un voilier qui se nomme " Corto Maltese " et a un fare juste à côté, il est venu me voir en canoë et nous avons bien sympathisé.
Je fais un maximum de bricolages et je ne vois pas le temps passer.
Par contre je suis dans une zone "gpem", c'est à dire aire protégée, et on n'aurait droit qu'à 24 heures au mouillage, donc théoriquement je dois partir.
Bon, ils sont peu présents, avec un peu de chance je vais pouvoir rester, j'aime trop ce coin.
Allez, bonne journée et bonnes fêtes.
Pour patienter, allez sur l'onglet de la barre verte en haut : "LE BLOG, LA TOTALE !" Vous y retrouverez toutes les aventures du Corto, nous en sommes à la 4ème année déjà !!!
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Mi-novembre 2017... AAAAAAH, DES PHOTOS ! DES PHOTOS ! DU JAPON ! DU JAPON !!
Bonjour mes chers amis
Après 5 mois trop courts en France, j'ai renoué avec mon système " Zip World " : c'est une agence qui vous propose des billets d'avion " Tour du Monde " pour le même prix qu'un aller-retour classique Paris Los Angeles Tahiti, mais en évitant l'escale de Los Angeles, qui m’insupporte. Et on peut effectuer ce tour du monde dans un délai de 1 an maximum, avec suivant votre budget, plusieurs escales.
Ce système est génial, car à chaque fois, je choisis des escales différentes, et cela évite les longs trajets directs d'une douzaine d'heures.
Et cette fois-ci, j'ai choisi Tokyo et Christchurch, et voici quelques photos de Tokyo (sous la pluie sans arrêt), avec des trajets en métros surbondés (il y a 25 millions d'habitants) ce qui me rappelle les métros parisiens d'il y a quarante ans.
Vous verrez les immenses rangées de stockage de parapluies, avec clé de sécurité, à l'entrée des temples et des musées, que j'ai beaucoup visités, vu le temps à l'extérieur.
A part un, les temples n'ont pas la magnificence de ceux de Bangkok, ils sont même plutôt austères.
Quant au palais impérial,
vous n'aurez droit
qu'à ce mur tout noir,
rien de plus.
La ville est couverte de publicités gigantesques,
et de quelques geishas en kimono, pour les touristes.
Et enfin ma chambre d’hôtel, très japonaise, et un déjeuner dans le quartier touristique.
Ici, le carrefour le plus fréquenté de Tokyo, où parfois 1000 personnes se croisent, même en diagonale...
Ensuite, bien sûr, je fais la sortie des écoles de filles...
Puis quelques kimonos, et les dragons gardes d'un temple (euh, ratée la photo des dragons, dommage).
Et enfin, une fois de retour en Polynésie,
la très mauvaise nouvelle du gouvernail complètement bouffé par les tarets, mais heureusement bien réparé, et prêt à me mener vers de nouveaux horizons.
J'oubliais, ma nouvelle annexe, toute neuve, et très légère, je la remonte facilement :
Poisson volant tout petit,
et thazard d'1,15m !
Je crois que le beau temps est revenu, il y a moins de vent, il ne pleut pas, et le lagon est calme, il n'y a plus les courtes vaguelettes de ces derniers jours qui rendaient la nage difficile, ouf !
Quelques photos de Huahine :
Et la pirogue double du "Capitaine Fracasse" décrit dans les commentaires :
C'est l'un de ces catamarans maisons dont j'ai rencontré le proprio en allant au ponton pour rejoindre Christine.
Comme elle m'en parlait beaucoup, je l'aborde, et spontanément il m'invite au yacht club. Il est accompagné d'une superbe jeune fille, vraiment très belle, et qui plus est, adorable. En fait c'est sa femme, de 25 ans sa cadette, ils ont une fille de 16 ans !!!
C'est un très beau couple. Pourtant lui fait plutôt capitaine Fracasse, queue de cheval, buriné comme un pirate, avec bien sûr, tatouage et piercing.
On le prendrait pour un vrai sauvage sortant de sa brousse, avec une tête superbe.
Et pourtant il a un phrasé et une élocution digne d'un académicien !!!
On fait vraiment des rencontres hors du commun en Polynésie...
Et ils vivent sur leur pirogue, avec comme tous les tahitiens, une tripotée de copains et de cousins.
Voila plus de vingt jours que je suis rentré " au pays ", si tant est que la France soit maintenant mon pays. Et j'ai un peu laissé tomber le blog.
La Polynésie étant en train de devenir, vous l'avez compris au fil du temps, mon habitat principal.
Mes amis me manquent. Je ne citerai personne de peur d'un oubli (ce qui m’entonnerait), mais pouvoir vous téléphoner sans contrainte ou venir vous voir me ravit totalement.
Mais entre le décalage horaire et la remise en état de la maison, j'ai été un peu laxiste, aussi Alexandre m'a appelé le 26 : " alors, captain, tu fais la gueule ? "
Puis nous avons parlé un bon moment, et j'ai eu chaud au cœur.
Mais le 28 au matin, Chantal m'a téléphoné, Alexandre avait rejoint les horizons lointains des gestionnaires de génie (Charavinnes) naviguant sur les mers éternelles.
A Grenoble, puis Burcin, tout le monde était là, triste, chaleureux, et - magie de la présence occulte d'Alexandre - tout le monde ou presque connaissait " Corto Maltese ".
Alexandre et Corto ont été les fédérateurs d'une extraordinaire épopée de presque 50 ans, où des centaines de gens se sont croisés, ont navigué, connu des mers et des pays lointains, et créé un groupe d'amis qui ont fait de ma vie une merveilleuse aventure.
Merci Alexandre.
C'est dire si son départ marque une énorme brèche dans le sillage du Corto.
Lors du discours que je n'ai pu terminer à Burcin, trop de chagrin, je voulais dire que ce fameux week end ou l'on s'est connus, vers 1968 !!!!! et le petit tour à Port Cros avec l'ancêtre du Corto, ont scellé une amitié et une complicité qu'aucun nuage n'a jamais assombri.
Et dire aussi que c'est lui qui nous a fait nous connaître tous, et faire de ma vie ce qu'elle est maintenant.
Encore une fois merci Alexandre.
Aussi, je puis vous assurer que, pour toutes les années qui me restent à naviguer sur le Corto, Alexandre sera toujours à la barre à mes côtés, pour sa sagesse et sa sérénité.
Car comme nous le disions tous les deux en souriant, lui c'était la tête, moi les jambes.
Bien que , vers la fin, j'avais je crois un peu plus de tête que lui n'avait de jambes...............:)
Que Neptune te porte toujours sur la mer jolie, mon très cher Alexandre .......
... et beaucoup de mer ... :
pour info, Alain va faire un aller-retour en solitaire aux îles Cook :
départ (avancé au) samedi 22 avril en fonction de la météo, il compte 5-6 jours (600 miles) pour joindre l’île Rarotonga (capitale Aviatu) et, toujours en fonction du mouillage là-bas et de la météo, au moins 8 jours pour revenir (vent de face, 800 miles) donc retour Polynésie aux alentours du 10 mai en principe.
Ne pourra donc recevoir de messages que sur sont téléphone satellite, et répondre parcimonieusement pour économiser ses unités, pendant les deux traversées). On vous donnera les nouvelles qu'on recevra.... (lire commentaires et en bas dans cet article): On peut tous lui souhaiter bonne route !
Shlack !
Vidéo d'un requin pas trouillard, prise par Pierre, le copain de Léa.
En langage requin, çà veut dire "... et Toc, man !"
Mais il n'y a pas que sous l'eau qu'on trouve des prédateurs.
Après quelques péripéties de piratage (faut le faire en parlant d'un marin, comme me l'a dit l'un d'entre vous), j'ai quelques scrupules à vous faire partager mes nouvelles aventures, un peu gêné que cet enfoiré de pirate vous ait créé quelques soucis.
Bon, j'espère que tout est rentré dans l'ordre, que personne n'a été arnaqué, et que ce moins que rien de minable s'est fait bouffer par un crocodile de Côte d'Ivoire...
A mon arrivée à Taaha, Léa étant libre deux ou trois jours, on part en scooter pour faire à pied la "Traversière", ancienne piste qui traversait les montagnes du nord au sud... sauf que cette piste a, sur la moitié du trajet, complètement disparu, il n'y a plus que des arbustes très hauts, et des troncs d'arbre en travers partout, plus des trous.
Mais on y va. Léa est très volontaire, et après 4 à 5 heures de crapahutage, où mes pauvres genoux de robocop crient au secours, on finit par y arriver, et miracle, de l'autre côté de l'île, on fait du stop et une brave enseignante nous ramène pile jusqu'au scooter.
Superbe journée, mais on a été un peu fous, car pendant deux heures on était carrément au radar, sans trop savoir où on allait.
Fallait voir les jolies jambe de Léa, griffées jusqu'aux cuisses, et moi de même.
Le lendemain, un copain nous amène avec son gros hors bord sur la plage de "Jo Dassin", un coin splendide qu'il avait acheté à l'époque. On y va histoire de faire une petite plongée.
Ce gars, le proprio du canot, a une magnifique maison au bord de l'eau. Avec un immense verger, et on peut carrément vivre des produits de son jardin. Ca fait vraiment rêver, on s'est gavés de fruits exotiques.
Et le soir, danses polynésiennes, et danse du feu, dans un faré-restaurant avec des amis. Il y avait un groupe qui fêtait un anniversaire, et l'ambiance était super sympa.
Du coup, le lendemain on quitte le canot contre son 4/4 pour faire le tour de l'île, et comme il est très féru de botanique, on finit par tout savoir sur les arbres du pays, et leurs vertus médicinales et thérapeutiques. Impressionnant, et passionnant.
Le plus rigolo, c'est que j'avais connu son père et son grand-père aux Antilles, lors de la Transat des Alizés de 1981 !!!!!!
Quand je vous dis que le monde des bateaux est très petit, on se retrouve toujours....
Voilà, un peu cassé par toutes ces sorties, mais quel plaisir... à refaire ! :)
Les maisons catamarans :
il y en a de plus en plus, des familles qui vivent à bord, avec tout le confort,
et je pense sans avoir à payer de taxe d'habitation... :)
et ça, c'est Léa hilare sous la pluie...
20 mars :
J'ai quitté Apu Amu à Tahaa pour le lagon à l'est, près de la passe du nord est, le lieu s'appelle le Ceran.
Je pense être ce soir juste en face dans la baie d'Ahaméné où il y a la " Fifo " un festival de films documentaires, je suis invité par les Plantier, que j'avais connu il y a 35 ans aux Antilles !!!
Là, je teste mon nouveau pilote, et je ne sais par quel miracle j'ai de la wifi, car je suis en plein lagon, loin de tout, et j'ai le réseau habituel payant ... mais gratuit. C'est à ni rien comprendre.
Demain je retourne vers Huahine.
Grosse bise
Le jour où mon GPS s'est mis en tête de faire visiter l'île au Corto...
quitte à nous envoyer sur la montagne à 500 m de haut !
Ah, et puis j'avais oublié de vous présenter mes nouvelles copines.
Pas de panique, elles m'appellent "Tonton Alain" :)
(Oups la dernière photo c'est juste un phantasme...)
Quelques photos très parlantes du "platier" c'est-à-dire la barrière extérieure de récifs sur laquelle la grosse houle du Pacifique se brise, et ce qui fait des lagons idylliques au calme plat
Puis un 4 mats, le Wind Spirit qui sévit dans le coin.
Et votre capitaine préféré en sortie de plongée
Et un bouquet de perles
2 avril - Du string au ciré
J'avais pourtant bien prévu le coup, après un premier départ pas confortable du tout il y a deux jours, j'avais attendu sagement une bonne météo.
Et samedi tout avait l'air parfait, vent 3/4 arrière, pas trop fort, juste ce qu'il faut, et pas de pluies.
Premières heures, très tôt (6 h) je pars et tout se passe très bien, le vent est bien NW et Corto file tranquilou à 6 nœuds.
Mais une fois passé l'île tout change, toujours du vent arrière mais très léger et du clapot. Le pilote fatigue énormément en faisant d'énormes embardées.
Et puis la cavalcade commence : des grains incessants, avec de fortes bourrasques, je passe mon temps à rouler les voiles, fermer les capots, puis tout réouvrir. Je suis trempé et finis par me mettre complètement à poil, ça sèche plus vite.
Parfois je n'ai pas le temps de tout fermer et tout est aussi trempé à l'intérieur.
Et au soir je mets le ciré car j'ai un peu froid.
Naturellement, juste à l'entrée de la passe d'Opunohu à Moorea après 17 heures de nav, un grain, et j'ai juste le temps de protéger la tablette et mon GPS de la pluie, mais elle bloque complet en plein dans le lagon !!!!
Vu les nuages il fait très noir et après avoir baissé la voile et préparé l'ancre, le Corto a fait des tours sur lui même et je suis complètement paumé... et le GPS qui est bloqué !
Le passage pour le mouillage est étroit et je n'ai pas intérêt à me gourer.
Heureusement je vois les feux de mouillage de voiliers et j'y vais très lentement.
Je mouille en plein passage car j'ai la trouille d'aller plus loin, mais tout va bien.
Bref, une balade prévue hyper cool mais bien crevante quand même. Le bien c'est qu'il fait toujours chaud et même sous la pluie, c'est bien sympa.
Bon, c'est juste pour vous dire que dans le Pacifique, c'est parfois un peu galère même pour un petit tour de quelques heures.
Ce matin le bateau ressemble à un séchoir, tout est mis en plein soleil car ça sent un peu le bouc à l'intérieur ;)
Les zig zags au beau milieu c'est quand j'ai stoppé le Corto pour préparer le mouillage et baisser les voiles, et que je ne savais plus ou j'étais car il y avait des lumières et des feux tout autour...
Mercredi 12 avril : sauvetage à la japonaise
Durant mon petit tour de vélo pour aller faire des courses, j'ai été abordé par deux charmantes japonaises qui voulaient voir des poissons sur une plage...??
Je leur ai parlé de la plage de Temae, là où se trouve le Corto.
A mon retour à bord j'ai vite pris le canoë pour aller voir si elles y étaient, et heureusement car l'une des deux, la plus jolie, était carrément entrain de se noyer, emportée par le courant.
J'ai moi même perdu un masque à cause du courant et parfois je ne me baigne pas, tellement il est fort, une vraie rivière.
J'ai pu la récupérer complètement essoufflée et paniquée, et la remorquer avec le canoë jusqu'à ce qu'elle aie pied au bord de la plage.
Je lui aurais volontiers fait du bouche à bouche, mais elle soufflait tellement fort que c'est moi qui aurais gonflé et je me serais envolé. ..... :( ok c'est nul.
Mais je n'ai rien de spécial à dire, à part les sempiternels requins, tortues, raies léopard et pastenague, etc, etc que je croise au retour, avec ,il est vrai, une très belle promenade.
Car je suis reparti, ma japonaise à l'agonie n'avait manifestement pas du tout l'esprit à la bagatelle. Dommage. :(
Vendredi 14 avril : perdu en mer ......
Titre grandiloquent, mais pas de panique, c'est juste pour le fun... en fait, je faisais mon petit périple de fin d'après midi, un tiers canoë, deux tiers nage, deux heures en tout, et sur le retour un très gros orage m'est tombé sur le dos, et tellement dense que l'on ne voyait pas à dix mètres. On ne voyait plus la côte ni les récifs. Le plus amusant c'est que la visibilité sous l'eau était excellente. Paradoxe.
Bon ce n'était pas grave, j'aurai fini soit par trouver la côte, soit les grands fonds, et là je faisais demi tour.
Mais bien sur le grain a cessé, j'ai retrouvé une bonne visibilité, et je ne sais si c'était dû à l'orage ou le début du week end de Pâques mais il y avait foultitude de poissons dans le lagon, dont des gros. Superbe
Et moi qui suis depuis une semaine carrément tout seul et vivant comme un ermite, il y avait une dizaine de bateaux au mouillage autour du Corto. Week end de Pâques, bien sur.
Le plus c'est que dans mes plongées du soir, je ne sais ce qu'il se passe, mais les poissons, les raies léopard surtout sont hyper amicaux, pas du tout craintifs, et parfois les raies venaient carrément à me toucher, me regardaient et nageaient à côté de moi , j'avais presque envie de les caresser. Le paradis avant les prédateurs et l'homme...
Ces promenades du soir sont magiques car elles m’émerveillent et m'épuisent et la nuit je dors comme un bébé.
Bon week end de Pâques à vous tous
Je descends la grand voile, pas évident avec la mer toujours formée, la répare et la remonte avec deux ris, histoire qu'elle cogne moins. Et ça marche un peu mieux, seulement deux empanages dans l’après midi.
Bien sûr pas le temps de rêver ni de se laver, et je mange sur le pouce debout, je dois fouetter grave.
Bon, il reste 90 miles, avec un peu de chance j'y serai demain midi, ayant malgré tout j'ai tenu une moyenne de 120 miles par jour.
Mais juré, craché, fini les grandes nav océaniques, surtout seul. Trop dur quand ça foire.
Pourtant, il y aurait eu de bonnes conditions, et un pilote valable, c'était très faisable. Dommage.
Après, je dors.
Quelques photos pour passer le temps.
Génois enroulé. Ce qui est enroulé est pire encore. Fichu je crois, mais il tient jusqu'à l'arrivée.
..... Ouf
Jeudi 20 avril, arrivée à Roratonga, capitale des Iles Cook
Et j'arrive jeudi midi, en 5 jours et trois heures, 3 heures de plus que prévu, ce n'est pas mal du tout, vu les conditions de mer qui m'obligeaient à lever le pied.
Le port est un petit port de commerce, crade et les quais très hauts. Je dois faire la manœuvre tout seul, pour avoir la place que me désigne la capitainerie, la houle qui rentre dans le port est importante, et je dois plonger pour mettre un cordage à terre, car le bateau ne peut trop se rapprocher, trop dangereux vu les bonds qu'il fait. Toucher le quai le fracasserait.
Par contre le fond est une boue et vase qui accroche super bien.... enfin, ...... espérons.
Formalités sur la table du bistrot du coin, payantes, 200 $ Nz pour 3 jours, c'est du vol carrément.
Je dois réparer la barre du pilote, changer le génois, dans ce port et cet te houle et seul, je ne sais vraiment pas comment je vais faire.
A terre c'est très touristique, mais pas de lagon, juste des commerces, je vais vite repartir, car vivre à bord est pire qu'en mer, le bateau cogne dans la houle entrante et il souffre plus qu'au large, et... moi aussi.
Mardi 2 Mai - retour des Cook vers la Polynésie
Si un jour j'ai eu du plaisir à quitter un port, ce fut bien ce mardi 2 mai, de Rarotonga aux îles Cook en ayant attendu une semaine pour rien, une éventuelle mise à terre du Corto.
Mais les iles Cook sont un pays de racket, ils me demandaient 15 % de la valeur du bateau pour 4 mois !!! Néanmoins cette semaine d'attente m'a coûté 300 dollars de taxes, avec des conditions de mouillage dans le port épouvantables, une houle pas possible qui rendait la vie intenable à l’intérieur, il fallait être équilibriste pour passer du bateau au zodiac et a terre, pas une fois je n'y suis arrivé sec, plus un quai très haut avec de très gros pneus de tracteurs qui ont bousillé le zodiac, quand la houle le projetait sous les pneus.
Plus une trentaine de gamins qui, deux fois par jour, tout habillés venaient faire d'énormes plats dans l'eau, pour éblouir les jeunes filles, qui elles aussi ,toutes habillées se jetaient à l'eau pendant des heures. Ca c'était plus joli à voir...
Bref, un coin pas très tranquille.
Je craignais d'ailleurs le départ, car seul c'est plus que juste, mais heureusement j'y suis arrivé impeccable, sans cogner, sans engager l'ancre (il y a de grosses chaines qui traînent au fond) et comme dit plus haut, avec le bonheur indicible de me retrouver au large, où ça remue nettement moins que dans le port.
Et coup de chance, mer et vent étaient favorables, ce qui fait que j'ai pris tranquillement la bonne direction vers Papeete, avec le temps de tout bien préparer, moi qui craignais que les conditions de vent soient très défavorables pour le retour.
Petit problème, je n'avais pas enlevé dans le port le génois déchiré, trop galère, et n'avais mis qu'un petit foc à l'ancienne, avec mousquetons, en espérant un calme qui me permettrait de remonter plus tard un grand génois sur enrouleur.
Tout allait très bien jusqu'à une heure du matin, où une dépression est arrivée, j'ai affalé vite fait la grand voile, qui est tombée sur le pont, mais avec ce vent et de nuit, je ne tenais pas trop à aller la mettre en ordre. La nuit a été dure, j'étais trempé, je n'ai pas dormi, et j'ai attendu impatiemment le jour.
Depuis ça va mieux, certes il y a mauvais temps, mais le Corto va bien, ne cogne plus, marche à plus de 5 nœuds dans la bonne direction (je pensais vraiment devoir tirer des bords pendant une semaine...), et même si c'est très inconfortable, le pilote tient bien son cap et je peux rester à l'abri à l'intérieur.
Oups, j'oubliais, un très beau poisson volant sur le pont ce matin, déjeuner assuré :)
Et dans la journée la dépression disparaît, le beau temps revient, et les calmes aussi, hélas...
Jeudi 4 - Gratuite : la recette du yaourt en plein océan Pacifique
Grand beau temps, mais bien sûr, petit vent de face.
Je ne me plains pas, on avance à presque 5 nœuds, et dans la bonne direction.
Que demander de plus ? Bien sûr avec voiles et moteur, sans quoi je mettrais 3 jours de plus..
Pour passer le temps , je fais des yaourts :
1 : mélanger un bifidus ou un yaourt avec un litre de lait et 3 cuillères à soupe de lait en poudre.
2 : mettre dans des petits pots fermés au bain marie à 41º dans une cocotte fermée..
3 : laisser au soleil 5 heures, et moi, luxe, j'ai ma mini-serre sous la capote..... :)
Par contre verser le lait en mer dans des petits pots, c'est pas de la tarte.
En plus je n'avais plus de yaourt industriel, j'ai mis une crème caramel. Vous raconterai ce soir.....
Quant au poisson volant, dont vous voyez une aile dépliée, je l'ai mis comme appât sur ma ligne, en espérant quelque chose de plus gros... pas bête, n'est-il-pas ?
Vendredi 5
Bon, tout se passe très bien, j'ai fêté le la saint moitié avec un verre de jus d'orange (sans rhum, pas une goutte depuis le départ). Le vent est faible de face, le clapot léger, mais je suis sans arrêt au moteur, ce sera même hyper juste pour avoir assez de fuel jusqu'à l'arrivée.
Car même si petit clapot il y a, ça suffit pour freiner le bateau, et lui faire faire des soubresauts qui rendent la vie pour le moins instable à bord.
Chaque geste, chaque pas doit être anticipé, et en fin de journée vous ne sentez plus vos muscles.
Une seule solution : couché.
De plus sans doute avec l'humidité j'ai un coude complètement coincé et ne peux pas trop m'en servir.
A tel point que je ne me sens pas la force de remonter le génois, trop long et trop dur, et je continuerai avec le petit foc, ce qui ne va pas améliorer la moyenne pour l'instant, car pas assez de vent et trop de vaguelettes.
Mais je vous avoue que après la semaine à l'aller avec une mer très dure, une semaine dans une machine à laver au port de Rarotonga, et cette semaine au près, je crois que ce sera la fin de mes grandes traversées océaniques.
Je me contenterai des Îles sous le vent et de mes lagons, et ce sera peut être aussi la fin du blog, n'ayant plus d'histoires palpitantes à raconter.
N'ayez crainte, j'ai bon moral, je lis énormément, je dors aussi pas mal, mais j'ai hâte de retrouver mes sorties en canoë, mes longues plongées sous marine et mes promenades en vélo.
Vendredi 5 après midi
Le temps de plus en plus calme m'incite à installer le génois sur enrouleur.
Et il m'a fallu 4 heures pour tout mettre au top, je n'avais plus aucune force à la nuit tombée, mais je suis content car, seul au port j'aurais hésité à le faire, trop galère, mais ici nécessité oblige, j'y suis allé lentement, tous les vingt centimètres je lubrifiais le bord entrant dans l'enrouleur, et petit à petit, sans trop tirer sur la bête, le génois s'est retrouvé tout bien mis, avec le grand sourire du capitaine.
Ça n'a pas servi a grand chose, car pas assez de vent pour avancer à la voile, mais il y en aura bien un peu un jour, et là, ce sera utile.
Mais j'avais quand même le cœur qui tapait dur, faut plus que je fasse de tels efforts.
Voila, nuit tranquille à la voile, en ne me faisant réveiller que toutes les heures (avant c'était toutes les 20 minutes), mais en plein Pacifique, ça ne doit pas craindre grand chose.
Samedi 6 matin
Moins de 200 miles a faire, allez courage, bientôt un happy hour au yacht club de Huahine avec Christine. Bien mérité.
Mais la moyenne baisse tous les jours : 109 le premier jour, puis 95, 90, 80 aujourd'hui ....
Samedi à 23h00
Le moteur s' arrête, panne sèche. Zut, j’espérais qu'il y aurait assez de fuel jusqu'au matin.
Mais petit miracle, le vent forcit un peu et le Corto avance enfin à la voile, et le pilote tient à peu près le cap, trop sud sans doute mais ça avance. Super.
Je laisse tout comme ça, je ferai un transfert de mes dernières réserves de fuel demain matin.
Et d'après mes calculs, si je fais 80 miles à la voile, je serai près de l'arrivée, et aurai assez de fuel pour entrer dans un lagon.
Dimanche 7 au matin
Le Corto est un peu trop sud, j'ai mal réglé le pilote cette nuit, et on a un peu dérivé. Le manque de sommeil sans doute.
Mais à 8 h 00, il reste moins de 100 miles et les prévisions météo sont bonnes. Allez courage Alain.
Et le temps est magnifique et la mer sereine. Ouahou
Lundi 8 - Macron est président !!
Et moi, je suis le pape, car à 5h30 du matin, je suis à 5 miles de la passe de Raiatea, que je passe les doigts dans le nez et vais me mettre au quai du village pour un repos bien mérité.
Je craignais beaucoup cet aller retour car la bête n'a plus vingt ans, et les gros efforts, tels que tourner fortement une manivelle de winch, font monter mon coeur à des cadences sans doute pas très recommandées, et aussi tout simplement je n'ai plus la force et la résistance de mes vingt ans.
Et il est vrai que j'ai plus subi que joui et souvent le plaisir n'y était pas.
Donc, bien décidé, je continue, mais aux Iles du vent et Sous le vent, 8 îles en tout, qui ont largement de quoi satisfaire les besoins d'un gentil plaisancier, sans avoir à passer des nuits à la barre, même si ce retour s'est fait avec une bien belle lune qui me tenait compagnie, et ça me faisait du bien.
Lundi 15 mai, arrivée à Tahaa, la toute belle Ile sous le vent
Je suis à quai a Opu Omu à Taaha, et le Corto devient une annexe de l'école primaire.
Très sympa pour un solitaire d'être accueilli par un tas de minettes qui toutes m'appellent Alain, sans que je les ai jamais vues, sauf la grande : Itivai
Je commence a être bien connu dans le coin...
Leurs noms, si vous avez de la patience :
Taiamani,Valentine,Kehiarii
et...
Vainitimahana
Mardi 16 mai :
Je suis à Oponou (Moorea) et je vais ME REPOSER ET DORMIR !! (et préparer le Corto pour l'hivernage, ou plutôt l'étéage).
Le périple est terminé et je suis très " fui ".
Mais un petite note sympa : ce thazard de 1m07 et 9 kilos, attrapé cette nuit entre Huahine et Moorea.
Que les mécréants qui disent qu'Alain n'attrape jamais rien aillent se faire cuire un oeuf, moi je vais me régaler ..... pendant une semaine au moins !
Voilà, plus que 10 miles pour rejoindre la marina, et en attendant je me repose à Oponou, avec beaucoup de ménage en perspective et de remise en état.
Encore merci d'avoir bien suivi mon voyage et de m'avoir encouragé.
Je ne ferai plus de telles croisières en solitaire, trop dur et le corps suit difficilement, l'âge se faisant de plus en plus sentir. Encore que ce beau thazard à l'arrivée c'est plutôt sympa :)
Allez, encore quelques jours et je vous ferai une grosse bise.
Alain
Jeudi 26 mai (?)
Je suis allé prendre un expresso au Beach bar du Sofitel près duquel je suis au mouillage, et j'ai pu avoir la clé de leur wifi, ce qui fait que je peux être connecté du bord, et gratuitement.
Mais ils changent souvent leur code, donc il faudra que j'y retourne de temps en temps pour un nouveau passe.
Mais il y a pire, le coin est magnifique, sauf que le Corto est juste derrière, on ne le voit pas :(
Journées calmes, préparation du bateau pour son hivernage et j'ai renoué avec mes sorties en canoë et retour à la nage, un vrai bonheur.
Avec toujours à la clé, requins, léopards, pastenagues, carangues et tortues.
Un coup de maramu est en cours pour 4 jours environ, je suis amarré solidement à la meilleure bouée du coin, mais dans deux jours, ca risque d'être un peu beaucoup venté.
J'aurai toujours la possibilité de rejoindre la marina avec un jour d'avance, et j'ai trouvé une combine géniale, je connais une dame qui loue son appartement au centre de Papeete à la journée.
Ce qui fait que je vais dormir la veille au soir en ville pour être près de l'aéroport le lendemain.
Et elle demande 1000 francs polynésiens, soit 8€40, la dernière fois je suis allé à l’hôtel, et cela m'avait coûté 120 € !!!!!!
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle m'accompagne en ferry pour rejoindre Papeete et ça coute 2000 francs !!!! Ca lui coute des sous ????
Bref, elle est très altruiste, ou elle ne sait pas du tout compter.
Premiers jours de juin : retour à la casa, enfin l'autre...
Dernier jour au mouillage, après plusieurs jours de " Maramu ", assez ventés mais surtout gris et froids... 28º ça caille...
Demain je rejoins la marina, mets le Corto bien à l'abri, il est tout propre, et ensuite 48 heures d'avion pour rejoindre la douce France, et revoir tout le monde avec plaisir.
Etant depuis plusieurs jours au même endroit, je jetais mes déchets pardessus bord, et parfois c'est un vrai aquarium tout autour du bateau. Impressionnant !!!!
On voit très mal, mais il y a entre autres une raie léopard et deux très gros poissons aiguilles, presque de la taille d'un barracuda.
J'ai eu de la chance pour mon dernier tour dans le lagon.
Le temps était superbe, et j'ai croisé 5 requins, un record. Dont un pas farouche du tout qui m'a tenu compagnie un bon moment.
Je voulais faire une dernière fois le plein de beaux coraux, de poissons multicolores et de couleurs tropicales, car je pars pour 5 mois en Europe et moi qui suis fatigué et content de rentrer, eh bien, j'ai eu un coup de blues de savoir que je quittais ce coin magique de Temae.
La veille au soir le Corto était entouré de poissons plutôt costauds et j'avais gardé des restes de poulet pour les appâter ce matin et les prendre en photo, mais personne n'est venu. Dommage.
Voila, à bientôt Moorea
C'est une photo du lagon, au lever du jour, vu du Corto, il y a à peu près un kilomètre du bateau à la plage, et mon circuit quotidien c'est de rejoindre la plage en canoë en longeant le récif frangeant, et de rentrer à la nage poussé par le courant.
La deuxième photo, c'est un peu plus tard, on voit le récif frangeant.
C'est une promenade magique et avouez que le réveil avec une telle vue vous met le bonheur au coeur pour toute la journée.
Allez, bon week end et de plus en plus à très bientôt.
Bises. Alain
Big trip familial, Huahine et Raiatea, avec Julie et Thomas
Après un méga trip avec Alexandre, suivi d'un génial mini-trip avec Léa et sa bande de copines (voir page précédente), çà continue par un super trip avec les jeunes mariés Julie et Thomas, déjà venus aux Antilles - eh oui, le Corto est aussi propice à l'amouuuur - et tout fraichement sortis de leurs frimas londoniens.
Comme me l'a écrit si joliment une copine de Léa : " On a passé de superbes moments avec toi. C'était vraiment génial que tu puisses nous emmener. C'est moi qui te remercie pour tout et surtout de nous faire rêver tous :) Tu es l'exemple même de la liberté. L'effigie du tout est possible. Et on devrait tous apprendre tes leçons à l'école pour être heureux "
... c'est beau, hein ?
Un petit résumé de cette période mouvementée... mais lisez les commentaires, ils sont plus complets :
On a invité Pierre et Léa à bord, Julie avait fait un gros couscous, et un gâteau au chocolat.
Soirée sympa entre jeunes, puis Rivière de corail, un max de films avec la toute nouvelle GoPro offerte par Tom&Julie, visite d'une ferme perlière, très belle et extrêmement propre, où on a tout appris sur la greffe des perles sur nucleus. Puis 7 kms à pieds pour visiter la maison de la vanille : 350 euros le kilo, et le gars en vend 20 tonnes par an, dans toute l'Europe et les USA !!!...
Puis on s'est pris une belle dépression, avec 2 bons coups de vent en quatre heures. Mouillés dans le lagon, avec toute la chaîne et ma merveilleuse ancre :)
Ouille, ouille, ouille, ma couille !!
(oui bon, Haddock il fait bien pire, hein) Jeudi 16/ Vendredi 17 février :
Premier vrai coup de vent, en trois ans en Polynésie.
Bon, il y a une grosse dépression qui tourne autour de Papeete et des îles sous le vent.
Mais les météos disaient autour et à l'est, pas dessus.
Donc, ce matin, après un dernier ti punch hier soir et grosse bise à Léa (à qui j'ai fait cadeau de mon vieux zodiac tout pourri...) je pars très tôt, 5h45 pour rejoindre Huahine.
Tout se passe très bien durant deux heures, en faisant le tour du lagon de Tahaa pour rejoindre la passe, dont une grosse partie au moteur et un vent serein.
Ça se gâte sérieusement quand on arrive près de la passe, que l'on voit à peine, car nous ne sommes plus à l'abri de l'île et on a droit à un fort vent et des trombes d'eau, qui nous font à peine deviner la sortie, qui se passe sans problème.
Mais le vent devient de plus en plus fort, montant à force 7 ; et surtout, les vagues sont très grosses et secouent sérieusement ce brave Corto.
On est trop voilé, mai il file à plus de 7 nœuds, même 8 nœuds 3 dans les rushs.
Jamais vu une mer pareille depuis plus de quatre ans.
Mais ça va, sauf que ça augmente, et j'ai de plus en plus de mal à garder le cap.
Je baisse la grand-voile en me mettant face au vent, en cassant un coulisseau, et c'est là que l'on se rend compte que le vent ne fait pas de cadeaux.
Bon, on repart un peu sous toilé, mais le Corto devient beaucoup plus maniable, faisant quand même parfois plus de 6 nœuds.
Mon équipage, Julie et Thomas, commencent a prendre la magnifique couleur vert jade des lagons polynésiens, et me font jurer ne pas repartir demain par un temps pareil.
En arrivant près de la passe, que l'on a du mal à discerner, deuxième coup de vent (en 3 heures), mais je finis par voir les bouées d'alignement, et on rentre, à 7 nœuds, plein vent arrière, et bien au milieu car ça fume pas mal sur les côtés.
Le mouillage principal est intenable, et trop de vent (rafales à 8) pour attraper une bouée.
On va en plein lagon, le plus près possible du récif qui casse les vagues, et je mouille toute ma chaîne. Ma super ancre croche instantanément. Ouf, terminé, ça remue toujours pas mal mais tout va bien.
Je suis ravi car le Corto et son captain se sont très bien comportés, et ça rappelle les sempiternels coups de vent en Méditerranée. Ça remet les pendules à l'heure.
L'équipage, ayant repris, heu ayant perdu leur belle couleur émeraude vont se coucher avec la promesse de lendemains plus sereins... on verra.
Samedi matin 18 février :
Nuit calme malgré quelques grains très puissants, dont un vers 1 h du matin qui m'a laissé éveillé un bon moment, les rafales montant je crois à force 10.
J'étais inquiet mais le mouillage a bien tenu et ce matin ça va mieux, moins de vent mais toujours autant de pluies. La météo n'est pas très optimiste mais vent moins fort quand même.
J'ai retrouvé quelques photos que je joins , histoire d'avoir un bon moral
Lundi 20 février :
Bien arrivés à Moorea, passe de nuit sous un grain... en espérant que les bougies ne sont pas trop humides,Joyeux Anniversaire Alain !!, le 4ème en Polynésie !
(désolée, rien trouvé de plus bête que ça hahahaha !)
Dimanche 5 mars, Un samedi soir bien sympa...
Après ma petite promenade du soir, histoire de rester en forme (un peu plus de 3 kilomètres moitié en canoë, moitié à la nage), je m'apprêtais à passer une soirée tranquille à lire et à rêver aux étoiles, lorsqu'un nouveau bateau est venu mouiller près du Corto (ce qui fait que nous sommes le nombre faramineux de 3 bateaux dans une baie immense )...
Et comme pour s'excuser de venir troubler notre sérénité, il nous invite à son bord.
C'est un couple du troisième age, mais en pleine forme, et qui vient tout simplement de passer par l’Amérique du sud et le détroit de Beagle, à toucher le Cap Horn, puis a remonté tout le Chili pour venir bronzer un peu sous les tropiques. Bref, le tour presque complet de l’Amérique du Sud.
En toute simplicité, sans aucune vantardise, et le monde est vraiment petit car le troisième bateau " Pilou Pilou " est une de leurs vieilles connaissances, et voila les deux couples qui se mettent à raconter toutes leurs histoires de mer et de voyages, des méchantes rafales, les "williwaws" des détroits de la Terre de Feu, des mouillages dans les coins les plus isolés du monde, et des farfelus dont le record a été le passage du Cap Horn en......... Pédalo ......
Absolument passionnant, je n'ai pas vu le temps passer, complètement étonné par ces gens, simples et tout à fait ordinaires, qui réalisent des croisières invraisemblables, et trouvent ça tout à fait possible.
L'un des couples a une maison en Martinique, l'autre dont l'épouse est chilienne, une maison au Chili, et des enfants étudiants à Papeete.
Et pour pimenter le tout, Carmen, la chilienne naviguait sur son propre bateau avec ses deux filles, et puis elle a rencontré le Pilou Pilou, et ils se sont mis sur un seul bateau, se sont mariés, elle peint des aquarelles et lui bricole l'électricité sur des bateaux.
L'autre couple, à une époque, a fait de nombreux allers-retours entre la Martinique et le Brésil, remplissant à l'aller à ras bord leur bateau de matériel d'accastillage et même d'une moto ! Et ramenant au retour de l'artisanat brésilien qui se vendait comme des petits pains.
Et les voila, tranquilou, en semi retraite, avec des projets de voyages qui font rêver.
Ce monde de la mer est extrêmement enrichissant, très convivial et apaisant.
Comme voisins, nous ne faisons que nous inviter, discuter, et pas une seule querelle entre nous, bien au contraire, au moindre pépin, on s' aide tout de suite.
En fait, rares sont les jours ou les soirées où je me retrouve seul.
Je crois bien que je n'ai pas envie de retourner sur terre, le monde de la mer me parait beaucoup plus sain.
suivi d'une semaine moins rigolote...
Fallait bien que ça s'arrête un jour......
Après huit jours de temps magnifique, de calme plat, de soleil et de ciel preque sans nuages (la preuve, la premiere photo prise ce matin de bonne heure) il nous est tombé dessus, en fin de matinée, le même temps que celui qu'ont subi Julie et Thomas il y a quinze jours : vent fort, grains énormes et plus même, car les rivières ont craché tout ce qu'elles pouvaient.
Plus question de baignade ni même de canoë, car quand les bourrasques s'y mettent, il n'est pas possible de remonter contre le vent.
Qui plus est, on ne voyait pas à cinquante mètres, on ne savait même pas où étaient le récif et la terre.
Du coup, week end à l'intérieur, à lire et dormir.
Je vais quand même aller à terre vers 17h30, pour le happy hour avec Christine, mais c'est toute une expédition, le canot est plein d'eau et il faut mettre un ciré pour être à peu près présentable à l'arrivée. .....
Voila, c'était juste pour vous souhaiter un bon week end, au chaud devant votre cheminée ... :)
Quelques photos qui trainaient :
Il y avait des troncs d'arbre partout après les intempéries, même au large...
Et le lagon hyper calme toute cette semaine.
Et même pas la peine de plonger pour être émerveillé.
On aussi des montagnes, oh les Isérois, 2200 m de haut, les Alpes sans la neige...
Et enfin toujours de magnifiques couchers de soleil à l'horizon, sans limite de vue : l'immensité !!!
Et un aperçu des bords tirés dans le lagon pour rejoindre une passe. C’était.....amusant :)
Enfin le bulletin météo de la semaine, très serein.
J'oubliais, petite gâterie personnelle, mes propres yaourts, bien meilleurs qu'à Carouf.
Merci Murielle et Philippe !