Après un demi tour du monde (Paris, Dubaï, Bangkok, Sydney, Christchurch, Auckland , voir les pages précédentes du blog, ça vaut le coup d’œil et vous fera voyager sans quitter votre canapé ni bourse délier !) Alain est de retour à Papeete, avec pour l'accueillir, une flopée de galères à résoudre, le Corto ayant pas mal souffert de solitude, et lui faisant chèrement payer (dans tous les sens du terme) de l'avoir mis en pension ces quelques mois. Il faut tout remettre à neuf, réparer, nettoyer. Bien sûr çà valait le coup, mais tellement fatigant : voir les commentaires de l'article précédent, à partir du 4 septembre 2016 :
CLIC Commentaires
Papeete, 17 septembre : opération Corto
" Je n'ai pratiquement pas dormi ni mangé pendant une semaine, à gratter la coque sous l'eau et gérer les galères qui s'enchainaient les unes après les autres, puis caréner et peindre 11 heures non-stop sans même penser à m'arrêter, sans wifi de toutes façons, et même sans lunettes (tombées à l'eau de nuit... et retrouvées sous le ponton des annexes le lendemain)."
Et enfin il est tout beau !
Et çà y est, il est à l'eau ! Dans les temps !
Dimanche 18 septembre : OUF !
" Enfin un moment, pour écrire pour le blog. Pour la première fois depuis que je suis rentré de Nouvelle Zélande, j'ai l'impression de prendre du bon temps sur le Corto !!!
Il est vrai que depuis mon arrivée à Moorea je n'ai pas chômé, d'abord à cause de la moisissure qui était omniprésente et telle que j'ai dû jeter plein de linge, draps, taies etc.
Ensuite, à peine parti de la marina pour me mettre à mon mouillage sympa de la baie de Oponou, le moteur s' est mis à chauffer et j'ai dû mouiller en catastrophe.
Puis il m'a fallu deux jours pour rejoindre Papeete trouver les pièces nécessaires plus les deux ou trois jours pour diagnostiquer les pannes et réparer. Seul, parfois, ce n'est pas évident. Et il faut prendre un bus pour aller en ville qui est à 8 kilomètres de la marina.
Je travaillais non stop, oubliant de manger, ne me mettant même pas à l'eau pour me décontracter un peu, car j'avais une échéance le 19 avec l'arrivée de Maïthé qui n'aurait pas apprécié d'être scotchée à terre !!
Enfin le carénage, toujours seul, dont un gros soucis surtout pour la réparation du gouvernail, qui a beaucoup souffert et était très abîmé par endroits, et les innombrables achats tels que grattes, peinture sous marine, etc, etc, et bien sûr tout ça à pied, avec tous les magasins bien loin les uns des autres.
Enfin tout s'est terminé vendredi soir, heureusement car je crois que si j'avais dû rester à terre pour le week end, loin de tout, j''aurais craqué.
Je suis maintenant au mouillage de Taina, et j'ai toujours un gros problème de batteries, ce qui fait que le frigo n'a pas assez de courant pour marcher, et j'ai dû acheter une nouvelle batterie, une seule malheureusement car "la cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue" et je n'ai absolument plus un rond. Heureusement que le bateau est plein de pâtes et de riz. Et oui, mon petit tour du monde a été super sympa mais j'avais un peu trop préjugé de mes possibilités et je vais devoir faire un bon régime dans les mois à venir pour que tout rentre dans l'ordre et que je recommence mes pérégrinations....
Bref, tout ayant l'air de marcher (sauf le frigo), j'ai pu, après 2 jours de très gros ménage, rendre le Corto tout beau, avec une magnifique peinture sous marine bleu roi, et surtout le rendre vivable, car jusqu'à maintenant j'avais tout sorti des coffres et des placards et j'avais du mal à bouger à l'intérieur.
Bref, cet après midi, tout terminé, tout rangé j'ai enfin pris le temps de me jeter a l'eau... ho ! juste cinq minutes pour voir si l'ancre est bien accrochée et je vais faire une petite sieste, bien méritée.
Voila pourquoi, en vous racontant tous mes malheurs, je ne me suis pas du tout occupé de vous donner des nouvelles, mais je pensais beaucoup à vous, ne le répétez pas, en vous enviant parfois de mener une vie plus sage que la mienne... "
Alain
Lundi 19 et mardi 20/09 ! OUFOUFOUF !!!!
Lundi 19 : Je décide de m'attaquer aux compte-tours du bateau, dont un ne marche plus depuis des lustres !!!
Cela m'oblige à re-démonter la cabine arrière que j'avais faite toute belle pour l'arrivée de Mahité cette nuit à 1 h du mat ! Et miracle, à force de trifouiller je trouve la panne, comme dab c'était un fil déconnecté. Quand je pense que depuis des mois je marche un peu au pif avec le moteur, en espérant que c'est la bonne vitesse. Bref, à la nuit tombante (on est sous les tropiques, à 18h30 il fait nuit noire !) n'y voyant plus rien, je démarre le moteur et tout va impec, voyants, compteurs, charge des batteries, etc, etc plus aucun problème.
Quand je pense à tous les emm.... (et je vous ai fait grâce d'un bon nombre) que j'ai eus depuis mon retour (jamais je n'en n'ai eu autant) je crois qu'il y a eu un petit miracle pour que le Corto redevienne opérationnel quelques heures seulement avant l'arrivée des heureux innocents qui viennent, bien décidés à en profiter, et totalement inconscients des déboires des pauvres capitaines. Sortez vos mouchoirs...
Bon, vous l'avez compris, ça fait 20 jours que je bataille comme un malade pour que le Corto soit au top, sans jamais voir personne, sans jamais aller à terre boire un verre (si si c'est vrai, mais je me rattrape à bord avec des ti punchs :) ... et passer un petit moment avec vous, cool peinard pépère, ça fait du bien. Encore plus lorsque je reçois un mail de certains qui ne sont pas des grosses feignasses...
Bonne soirée à vous tous.
Mardi soir : çà y est, les vacances sont là, et Mahité aussi, qui a loué une super Fiat 600, dernier modèle hyper sophistiqué (la photo va suivre bientôt ), et nous avons fait du tourisme à Papeete, le marché est toujours aussi beau et coloré. Puis nous sommes partis faire le tour de Tahiti, et le soir bon resto à la marina (le "Casa Bianca", pour les nostalgiques du happy hour de 17h00 !!!) : ti punch en entrée et après un repos bien mérité, une nuit sereine nous attend, et le temps pour demain est magnifique. Youpi.
Alain "
Samedi 24 à 7H du matin :
Ah ! Ça fait du bien !
Après une superbe traversée de Mooréa à Huahiné par un temps magnifique, nous sommes arrivés de nuit dans la passe. Il est vrai que rentrer de nuit dans un lagon ce n'est pas des plus reposant, mais tout s'est bien passé et nous sommes dans un mouillage bien sympa avec seulement 4 mètres d'eau sous la quille et une eau extraordinairement claire.
J'étais un peu inquiet de cette première traversée car le Corto a eu beaucoup de problèmes et j'étais très fatigué. Mais tout s'est très bien passé et je revis d'être dans les lagons, d'autant plus qu'hier, dans la baie d'Oponou, j'ai quand même vu 4 requins, pour une première plongée ce n'est pas mal du tout.. Aujourd'hui promenade en vélo et ce soir roulotte, c'est-à-dire petit resto sympa.
Voila, les beaux jours reviennent et ça fait sacrément du bien
Et chose promise chose due, les photos de la voiture super look louée par Mahite.
Pour la suite, lire les commentaires sous cet article, aux satisfactions de quelque chose enfin réparé, suivent les déceptions d'une nouvelle galère (ancre, entre autres)... Ce n'est plus seulement la scoumoune, c'est carrément le mauvais oeil...
Samedi 1er octobre :
Aujourd'hui ça fait 3 ans pile que je suis parti de Toulon,
le 1er Octobre 2013 !!!!!!
Nous sommes coincés sous la pluie à Moorea, en attendant le retour du beau temps pour que Maïthé puisse prendre son avion à Tahiti.
Quelques photos de notre tour en vélo, d'une vielle pirogue, d'un très beau faré, de pièges à poissons restaurés, et d'un coucher de soleil sur Moorea, vu de Tahiti.
Et avec Maïthé, on a terminé en beauté :
Quelques photos de la rivière de corail à Tahaa, où les poissons sont toujours aussi magnifiques, et la murène impressionnante.
Et le meilleur pour la fin : les extraordinaires sauts d'un baleineau faisant le fou pendant notre retour sur Moorea, c'est impressionnant. Les parents ne sont pas loin, mais très discrets.
Puis le lagon sous le soleil (nous ici, c'est sous la pluie depuis 2 jours...)
4 octobre, allez c'est reparti pour un tour...
Ouf, j'arrive à Taina et j'ai enfin de la wifi (à Carouf !!!).
Guillaume arrive le 7 au matin, il est le fils de Philippe et Murielle, qui sont venus très souvent en bateau, dont une super croisière il y a quelques mois. Nous partirons pour trois jours de mer, pour rejoindre les Tuamotou, où les réseaux et communications sont quasi inexistants... et n'ayant que des finances de clochard, je ne recharge pas mon téléphone satellite (les clochards ne doivent pas en avoir...).
J'ai 3 jours pour souffler et préparer le Corto, qui à part un problème au guindeau, va de mieux en mieux : tout se remet à marcher comme il faut, et depuis 2-3 jours je me couche normalement, sans être crevé.
Bon, à bientôt sur la mer jolie (j'espère), mais la météo est belle.
Bises à vous tous
Lundi 10 octobre, au large, entre Tahiti et les Tuamotu...
Coucou
Nous sommes à mi-chemin entre Tahiti et Rangiroa, avec devant nous l'ile de Makatea, quasi abandonnée et presque inaccessible à cause de ses falaises de 80 mètres tombant à pic dans la mer. Unique île de ce genre en Polynésie.
Départ très cool pour une première nuit à Mooréa le 7, histoire d'acclimater le jeune Guillaume, puis le lendemain cap sur le sud de Tahiti, pour dormir dans le trou à cyclones de Phaeton, fabuleux abri, très beau, et enfin le 9 au matin on contourne toute la presqu'île de Tahiti Iti pour se retrouver en plein large, direction où le vent veut bien nous mener, en ayant croisé une bonne dizaine de baleines (sans exagération), dont une famille si proche que l'on aurait pu les toucher. Des photos suivront plus tard.
Et la côte sud est absolument grandiose et complètement déserte, en fait il faudra que j'y passe quinze jours bien remplis un de ces quatre. On n'y voit aucun voilier.
Et les Dieux sont revenus sur le Corto, qui n'a plus de problèmes, et même marche mieux qu'avant.
Nous avons une météo exceptionnelle, avec un petit vent bien gentil qui nous tire à presque 5 noeuds, bon pas exactement là où je pensais aller, mais quand même vers les Tuamotou, Rangiroa sans doute, et surtout dans une mer extrêmement clémente, sans à-coups, sans vagues, le paradis... sur mer...
Faut dire qu'avec le flux tendu des problèmes et travaux dès mon retour de Nouvelle Zélande j'ai frisé le burn out (c'est faux bien sur, il serait indécent de ma part de pleurnicher sur mon sort) mais il est vrai que ça a été assez chaud pendant un certain temps.
Tout va mieux, la caisse du bord est toujours d'un vide sidéral, mais comme nous sommes en mer et très loin de Carouf, tout va très bien, on n'attend plus qu'une belle daurade coryphene se prenne à l'hameçon. Il y a eu une touche ce matin mais l'animal c'est décroché, l'ingrat ...eh, on a faim, nous !
Voila mes amis les dernières nouvelles du Corto. Nous allons passer trois semaines dans les Tuamotou, paradis de la plongée sous-marine et je suis bien décidé, ainsi que Guillaume, a en profiter intensément. Bien que pour l'instant il soit plutôt vaseux. Passer des plates plaines de la Garonne à la grosse houle du Pacifique nécessite quelques jours d'adaptation... :(
Mais il a fait ses quarts sans problème et ça ira.
Rassurés, les Berthé ? :)
Mardi soir 11/10, Rangiroa
Nous sommes au mouillage à Rangiroa, dans une eau tellement limpide que l'on voit le fond par 25 mètres de profondeur !! Inoui.
Et c'est le calme total, pas un souffle de vent, l'eau est complètement étale, un vrai miroir, plus la lune, bientôt entière, qui s'y reflète. Magique !!!
Le calme absolu dans le lagon de Rangiroa
Et nous sommes allés au coucher du soleil voir les dauphins Tursiop, de grands dauphins qui font un véritable show dans la passe lors de la renverse de courant. Un mascaret se forme, de grosses vagues aussi sur quelques centaines de mètres (alors que c'est toujours le calme plat un peu plus loin), et les dauphins s'en donnent à cœur joie, bondissant dans tous les sens, et ils ont l'admiration de tout le village qui vient au bord de la passe admirer ces gentils clowns, dont certains peuvent faire trois mètres de long.
Spectacle magnifique et rare.. Au retour le petit bistrot au bord de l'eau côté port est ouvert, on sympathise avec les filles qui nous incitent à prendre un pot, soirée amicale, le rire enfantin des demoiselles nous ravit, dont une à la corpulence d'une splendide mama épanouie, et cerise sur le gâteau, des tas de requins tournent autour des tables, attendant que l'on les nourrisse. Véridique.
Guillaume n'en revient pas, entouré de dauphins, de requins, de raies, il plane complètement.
Bref, les nuages noirs sont loin, la magie polynésienne est de retour, le Corto nous a amenés sans aucun problème au paradis et on est bien décidés à vous faire partager de sublimes moments.
Mercredi 12 après midi
Oups, on s'est réjouis trop vite, aujourd'hui le vent, pourtant léger, est passé sud et franchissant tout le lagon dans l'axe longitudinal, il a formé un clapot extrêmement désagréable qui fait faire des bonds au Corto, et le mouillage n'est plus sûr. Ou sont nos magnifiques calmes plats d'hier ?...
Et pas moyen d'aller ailleurs aujourd'hui, trop de patates de corail sur la route avec un temps couvert où on ne voit rien. Espérons qu'on ne va pas chasser dans la nuit.
Par contre, pour Guillaume (et moi) ça a été un festival : nous sommes allés à l"aquarium", un site de plongée près de la passe et nous avons vu requins, mérous, barracudas (dont un très gros), Napoléon, tortue, murènes, remoras, plus une foultitude de bancs de poissons. Il est ravi !
Il faut dire que dès que l'on jette un reste par-dessus bord, une horde arrive instantanément faire le ménage, ça économise les sacs poubelle... et même pas peur...
1 : La passe d'entrée courant sortant,
nous avons eu la chance de la négocier vers midi quand le courant était nul.
2 et 3 : Une baleine au large et au milieu de plongeurs !!
Des piafs plutôt sans gêne et pas effrayés du tout, il faut carrément leur taper dessus pour qu'ils partent (c'est beau mais ils sont très salissants...)
La baleine sonde et nous montre sa queue pour dire au revoir.
Et coucher de soleil après une journée bien remplie...
Jeudi 13 au soir, tiens donc, revoilà qui ???
Les galères !!!
Je crois que je vais craquer...
Après le vent d'hier,la matinée se révèle idyllique, avec un très petit vent et une mer aussi calme qu'il y a deux jours.
On décide de partir pour un motu désert de l'autre côté du lagon où, parait-il, les plages et les fonds sont magnifiques.
Petit départ sympa à la voile, puis le vent tombe complètement et le lagon devient un lac. Impressionnant de calme et de beauté.
Obligés de mettre le moteur et tout va bien jusqu'à une heure de l'arrivée, où le voyant d'huile du moteur se met à hurler.... vérification, plus une goutte d'huile !!! Incompréhensible.
J'en remets, on repart, et un moment après rebelote... on arrête tout très vite mais encore 4 kms à faire par une mer... d'huile... sans jeu de mot... nous sommes totalement immobiles.
Une seule solution, on met le zodiac avec son moteur attaché sur le côté du bateau et il nous tracte --->
gentiment à 1,5 nœud , mais pour un petit hors bord de 5 chevaux faire avancer un voilier de 12 tonnes, ce n'est pas si mal que ça.
Plus d'une heure quand même pour y arriver.
Bon, ce n'est pas dramatique, il fait un temps exceptionnel, le coin est calme et sûr, mais je n'en peux plus, tous les 2 ou 3 jours, d'avoir un nouveau problème à résoudre..., si j'arrive à le résoudre.
Bon, je vous passe les détails, j'ai passé l'après midi la tête dans le moteur pour essayer de réparer.
C'est fait ... peut être... . On verra demain si tout va bien.
Guillaume est parti, le veinard, visiter les plages et les fonds marins près du motu. Il ne pouvait pas m'aider et c'est bien comme ça. Quand même, demain j'essaierai de me rattraper et d'aller faire une belle plongée. Il m'a dit avoir vu pas mal de requins. Çà en devient lassant... :)
Voila, Xième fois que tout va bien, et paf un problème sérieux arrive. J'en ai un peu beaucoup ras la casquette de tous ces aléas. Allez, courage, c'est peut être le dernier. Faudra bien que ça s'arrête un jour, ou alors tant pis, je rentre à la maison.
Beurk... Parce que, regardez les 3 photos ci-dessus, c'est sublime ici.
Vendredi 14 - et allez, bing, ça cogne !
On part tranquilou au matin, le moteur a l'air d'aller, et je mets une belle ligne à trainer.
Cinq minutes plus tard, une touche, et je remonte une superbe carangue bleue de trois kilos !!!
Mais la schoumoune continue : le moteur a des ratées.
On s'arrête près d'un motou : 1) il n'y plus d' huile, et 2) le fuel n'arrive plus.
Je mets plus de trois heures à réparer, aspirant du fuel avec la bouche pour amorcer. Sympa le petit déj...mais toujours pas d'huile, donc plus de moteur.
On repart à la voile, temps magnifique, on marche parfois à 5 nœuds.
En fin d'après midi, on y voit un peu moins et une seule patate de corail indiquée sur notre chemin.
On la repère bien sur la carte, on passe loin d'elle, et tout à coup, du vert devant. Le temps de réagir on cogne fort la patate - qui est à 2 mètres sous l'eau, et pas en surface comme toutes les autres. Et avec ma quille de 2,20 m je ne passe pas. Et le soir tombant on l'a vue trop tard. Le bateau se couche, repart, recogne 2 ou 3 fois, on baisse très vite la grand voile et enfin le Corto se dégage.
On met le moteur avec le peu d'huile qui reste, et on va encore une fois se mettre à l'abri d'un motu.
Je plonge, la quille a bien pris, mais elle n'a pas l'air d'avoir bougé.
Je n'en peux vraiment plus de tous ces problèmes, et on va devoir tout faire à la voile. Dans un lagon plein de patates de corail, faudra vraiment faire très attention.
J'ai fait une capture d'écran de l'endroit où on a cogné, le zig zag en jaune est là où nous avons touché, bien loin du danger (en bleu) sur la carte, qui donc est fausse...
Je commence vraiment à me dire que trop c'est trop et que peut-être je devrais arrêter avant que cela ne devienne trop grave...
Bon, une photo de la carangue, une autre du canot poussant le Corto, et la carte (fausse) avec le trajet du bateau.
Voila, la plaisance ce n'est pas toujours ce que l'on croit.
Le plus grave c'est le manque d'huile. Si c'est interne au moteur, il faudra le sortir du bateau et ce sera une grosse réparation. On va sans doute devoir rentrer sur Tahiti, entièrement à la voile, pour contacter un mécano.
Samedi 15 - La beauté des paysages c'est ma potion magique à moi...
Coincés pour coincés, sans moteur ou très peu en cas de nécessité absolue, nous partons à la voile pour le fin fond du lagon, vraiment le bout du monde, et comme prévu les patates se font de plus en plus nombreuses mais bien visibles, contrairement à hier, et on se fait un festival en tirant des bords, avec un arrêt déjeuner sur un premier motou. Nous terminons le plus près possible des motus extérieurs, mais il y a tellement de patates qu'on ne sait plus où tirer des bords pour passer au ras des cailloux et on craque pour les derniers mètres en mettant le moteur quelques minutes.
On mouille, impec très loin de tout, en plein milieu du lagon à un bon kilomètre de la première terre.
L'eau est extrêmement claire, mais la plongée est décevante, à part deux petites tortues, curieuses certainement de voir ces drôles de bonshommes. Ça ne doit pas leur arriver souvent ..
Bon, belle journée de voile, assez sportive car remontée de la chaine à la main (plus de moteur)...
Plus tous les bords que l'on a tirés, Guillaume doit être fatigué mais content. Mais journée normale, sans problème et sans échouage .... Ca fait du bien :)
Dimanche 16 - J'y crois pas, une 2ème journée sans problème...
Encore une belle journée de navigation, à la voile du départ à l'arrivée sur un motu qui nous rapproche de la civilisation. Faut dire que l'on ne met pas le moteur, donc tout va bien.
Et ça me rappelle ma jeunesse et les folles journées à tirer des bords dans la rade de Toulon. Il est vrai que mes bateaux à l'époque n'avaient pas de moteur du tout, sans commentaire......
Donc deuxième journée cool, sans problème, peut-être que les ennuis sont derrière, maintenant.
Mais les bords tirés au milieu d'une tripotée de patates, faut être un peu givré. Non ? La preuve, pas un bateau dans tout ce coin, mais je ne crois pas que je recommencerai, le stress est trop grand.
Lundi 17 - Toute la magie des Tuamotu en une journée
Ça aurait pu être une belle journée comme hier, sauf que nous nous sommes arrêtés devant une mini passe, moitié hoa, et avons visité le coin en zodiac, puis à la nage.
Et nous avons fait connaissance de Te Amo, un vrai sauvage dans son coin totalement perdu, au milieu d'une forêt de cocotiers à l'état brut. Et quand je dis sauvage, c'est son mode de vie dont je parle, pas de l'individu qui, bien au contraire, quoique vêtu hyper rustique, a été absolument charmant, nous a tout raconté sur son ilot, est allé nous chercher une dizaine de noix de coco, qu'il a débourrées pour nous, et nous a offert en prime un splendide crabe de cocotier, plus gros qu'une langouste, repas rare et très cher en ville. Cadeau royal. Il mijote dans la cocotte (le crabe, pas Te Amo) et ce soir ce sera festin pour tous. Ca tombe bien, on venait de finir notre poisson.
Cet après midi a passé très vite et ce fut une rencontre rare, enrichissante et qui nous fait dire que l'humanité a du bon par endroits, surtout chez les plus démunis, qui sont les plus généreux et qui, avec quelques arbres, quelques poules et un fil de pêche, vivent heureux comme des papes, sans un sou et dans les plus beaux coins du monde.
J'y retournerai, le nom du coin est : Tivaru.
Encore un des bouts du monde de Rangiroa...
Mardi 18 - Retour à la casa en toboggan, on est d'jeuns ou on l'est pas...
Nous avons dit au revoir à notre copain en lui laissant des tas de trucs, dont des pamplemousses, introuvables ici, et nous avons tiré des bords jusqu'à Avatoru, le deuxième village du lagon. Retour à la civilisation après 6 jours hors du temps. Et hélas, quand nous avons remis le moteur une heure avant l'arrivée, il s'est encore vidé complètement de son huile. Donc plus de moteur et on va rentrer sur Tahiti à la voile, en espérant que quelqu'un pourra le réparer le plus rapidement possible.
Il y a un courant incroyable au mouillage. Absolument impossible de nager, on serait emporté.
Du coup, pour les plongées on part contre le courant en zodiac et on revient, en se tenant fermement à lui et c'est une super glissade à fond la caisse, sans aucun effort jusqu'au retour sur le Corto. Très sympa, mais faut pas lâcher le zodiac sans quoi on se retrouve en Chine, vite fait bien fait......
Jeudi 20 - Bientôt le retour vers Tahiti
Nous sommes a l'abri dans un lagon hyper calme au village de Tiputa à Rangiroa.
Guillaume va plonger dans la passe avec des groupes en bouteille, et nous nous préparons à quitter les Tuamotou pour rentrer à la voile vers Moorea.
Ça devrait se passer sans problème.
Quelques dernières photos :
La grosse barque ultra plate pour passer sur les récifs de corail de la barrière extérieure, quand il n'y a pas de passe. Si les moteurs ne sont pas relevés à temps, tout casse...
Feu
le magnifique crabe des cocotiers, mais il repose désormais heureux au paradis des crabes...
Et les paysages enchanteurs des lagons
Samedi 22 - Franchir une passe à la voile c'est rock & roll !
On voit un xième mécano qui nous confirme que l'on ne peut rien faire sur place.
On décide donc de partir à la voile et rejoindre Mooréa.
Mais il faudra prendre une passe à la voile, pas évident du tout.
Départ et remontée de l'ancre sans problème et sans guindeau puisque plus de moteur
Enfin, si on ne le met que 10 minutes tout va bien, mais il faut l'arrêter très vite.
On nous conseille la passe d'Avatoru, moins agitée que celle de Tiputa.
On retourne donc sur Avatoru en tirant un bord superbe et on se présente à l'entrée de la passe.
Le courant commence a être sortant, donc très bien, et on y va. Le courant nous pousse fort vers la sortie, le vent est de travers donc favorable pour avancer et tout va bien jusqu'au début de la sortie où un gros mascaret crée un chaudron bouillonnant et des vagues folles qui cassent la vitesse du bateau, Et le vent tombe... on est presque sortis, encore 200 mètres et on sera dans des eaux plus calmes, mais le Corto se met à reculer et dérive vers les brisants sur la gauche de la passe. On essaye de forcer le mascaret mais rien à faire. Je mets le moteur 3 ou 4 minutes et, ouf, on passe.
Sans le moteur je ne suis pas sûr que l'on y serait arrivé.
Cela a été un moment très angoissant, j'étais hyper attentif à la barre, et il est dommage que, rien que pour la beauté de la chose, on n'ait pas pu tout faire à la voile.
Mais c'était à la fois palpitant et très stressant.
Le Corto s'en ait vraiment bien sorti et il ne s'en est fallu que de quelques mètres pour que l'on fasse un sans faute.
Mais prendre à la voile pure une passe assez étroite et sacrément remuée, ce n'est pas évident du tout.
Bref tout est bien qui fini bien, et c'est parti pour 200 miles dans une mer très calme et un petit vent de travers. Les conditions et la météo sont très bonnes, et on longe jusqu'au soir la côte ouest, sur une mer étale et le Corto avance magnifiquement. Je pense qu'il a hâte de voir le docteur pour retrouver la grande forme....
Dimanche matin 23/10
Magnifique traversée tout à la voile en 40 heures, et deux baleines venues nous dire bonjour à l'arrivée.
Bon, faut que je trouve un bon mécano.
(pour la suite : lire les commentaires ci-dessous)