Archipel de la Société (2) : Tahiti-Iti, "La presqu'île"
Les dernières nouvelles de Sam et Alain cette semaine, en vrac comme toujours, mais avec une photo de Hinarere Taputu, ravissante Miss Tahiti 2014 et peut-être Miss France dans quelques jours...
(....... eh non, encore raté pour le sacre, pourtant c'était la plus belle :) . Mais première dauphine quand même, et c'est plus que mérité ! )
Et ne manquez pas de lire en bas les 26-27 novembre,
c'est loin d'être fastoche, la vie entre soleil et mer !!
Le 22 novembre :
De retour à bord, dommage, car à Carouf, près de la baie
Phaéton, on avait trouvé LE Trou à cyclones de la Polynésie, où il y a de la wifi gratuite et illimitée, jamais vu ça encore !, mais l'annexe était dans un coin perdu, et j'avais peur qu'on me la prenne. Bon, finalement j'ai trouvé je crois le coin le plus à l'abri, en cas de cyclone, mais on m'a conseillé de prendre une assurance tous risques et anti cyclone (1400 euros), je vais voir.
Du coup nous sommes je ne sais pas trop où, et on va aller dans des coins paumés du sud-est de Tahiti Iti, ici ils appellent ça la presqu'île, et il n'y a pas de route donc pas de wifi ("wouaille faille", in english :) ).
Le 23 Novembre : journée un peu galère, car si on peut tirer des bords dans de magnifiques lagons tellement grands que l'on peut y passer des heures magiques, autant y trouver un mouillage sans 30 mètres de fond relève de l'exploit.
Les photos de la rivière nous ont fait tourner en rond pendant plus d'une heure pour enfin trouver, à raser le récif, un mouillage parfait, d'où nous avons été délogés par un gars super sympa en jet ski, qui nous signale avec un sourire désarmant que cet endroit est une réserve où l'on n'a pas le droit de s' arrêter.
Pouf, en plein repas, à deux heures de l'aprem....Bon, ils sont tellement gentils qu'on ne peut qu’obéir, et on repart, près de sa case, où effectivement il y a seulement 8 mètres de fond, dans une eau glauque due aux pluies.
Tout va bien, en annexe et à la rame (on est des sportifs nous!^^) , on remonte la rivière et le chemin jusqu'à la grotte, et comme c'est de l'eau douce, demain on va y faire un plongeon.
MAIS, au retour, toujours dans une eau boueuse, le Corto s' est encore mis le gouvernail sur un bloc de corail, invisible à cause de l'eau, et, kifkif, à 50 centimètres près, il y a de grands fonds (record constaté : à un mètre près on a pied - ou bien on a 90 mètres de fond !!!!! Incroyable! !!! )
Bon, moins grave que la dernière fois, le safran ne faisait qu'affleurer le corail, et on s'est vite dégagés pour aller mouiller un peu plus loin.
Par acquis de conscience, je vais faire un tour en zodiac pour voir si tout va bien, et hop, encore pas loin, un autre récif invisible. Re-départ. Bref , on a dû passer plus de deux heures aujourd'hui pour trouver un mouillage à peu près correct, et au soir, Sam et moi, étions épuisés par la tension générée afin de ne pas cogner. Ouf, crevés. On va se prendre un méga punch.
Bon, la balade le long de la rivière était super sympa.
Bonne nuit, les amis.
Alain
Une rivière et une grotte au sud de Tahiti Iti,
très sauvage, sans route, et à mille lieux de Papeete.... Un paradis !
(26 photos à dérouler avec leur petit ascenseur à droite)
Le 24 Novembre : nous partons tôt ce matin, bien décidés à passer au large et faire de la voile, et pour éviter toutes les patates de corail qui foisonnent au sud et a l'est de Tahiti Iti.
MAIS, au bout d'une demie heure, et pas très loin du récif extérieur, je vois une baleine faire un bond pratiquement hors de l'eau.
A la voile, on arrive sur elle, qui fait d'autres bonds en nous attendant
Et là, l'apothéose : 3 baleines ! Une très grosse, sans doute 14 ou 15 mètres, que l'on arrive à longer d'assez près mais qui s' éloigne, et il reste maman et bébé, un bien joufflu de 7 bons mètres (c'est lui qui faisait le clown). Tout content, il vient carrément à toucher le bateau, je dois même m’écarter pour l'éviter. On arrive à rester ensemble un moment, mais maman, prudente, finit par s'éloigner, et Baby, tout triste, nous montre sa queue et se tire. Mal élevé, ce gosse, ya plus de jeunesse...
Bon, on repart, toujours à la voile, dans une mer assez formée, et cerise sur le gâteau, on voit une autre baleine, assez loin, et apparemment très grosse. On file dessus, mais elle n'a pas dû nous voir ni nous sentir (vive la voile), et j'arrive dessus trop vite. D'un énorme remous (voir la photo), elle nous sonde, et j'ai eu très peur qu'elle nous fiche une bonne claque, que le Corto aurait du mal à encaisser sans bobo.
C'est la seule chose qui manquait à notre palmarès, et tout contents, surtout Sam complètement enthousiaste, nous entrons dans une passe très étroite, très houleuse et mal balisée, plus un chenal avec 3 mètres de fond à un moment... Encore une fois, l'adrénaline s' en donne à cœur joie.
Heureusement, le mouillage est bon, le récif pas loin. Et pour terminer la journée en beauté, on s' offre la vision toujours splendide de deux jeunes raies léopard, d'une grâce à couper le souffle (ce qui est plutôt gênant quand on respire avec un tuba.....) plus deux tortues sortant la tête de l'eau pour nous dire bonsoir.
On s' 'était un peu calmés ces jours-ci, cette journée rattrape le temps perdu, enfin tout est relatif, n'est-t-il, pas ?
Tahiti-Iti, les baleines
(photos à faire défiler avec leur petit curseur à droite, comme toujours....)
(désolée pour les images d'un bleu crû, c'est Picasa qui fait des caprices incompréhensibles.... !)
Le 25 Novembre : en remontant le lagon, où les massifs montagneux et les cascades sont absolument superbes, ce que malheureusement les photos ne rendent pas vraiment, nous avons vu DEUX baleines DANS le lagon. Incroyable, car elles étaient devant une passe déconseillée de seulement 2 mètres de fond dans le passage - donc, avec la houle, parfois presque plus rien, Impossible pour les baleines de sortir de là. Nous ne sommes pas parvenus à les approcher, et seules deux photos de loin en témoignent. Sam était prêt à plonger, mais pas moyen. Espérons qu'elles trouvent une autre passe plus loin, pour s'en sortir.
Quelques vues du village de Tautira, vraiment le bout du monde, on se croirait aux Tuamotou. Mais devant la poste, les leçons de danse aux enfants, et plus loin, les champs de troca, c'est quand même pas commun.
J'oubliais, le cimetière, aussi face à la poste, mais il a l'air bien sympa, non ?
Le départ de Sam approche, notre remontée vers Tahiti et Moorea commence, et sans doute, un léger vague à l'âme commence a se faire sentir..... :(
Le 26 novembre :
Je vais essayer de vous faire ressentir l'impression que l'on a lorsque nous sommes mouillés au beau milieu d'un lagon.
D'abord, il faut s' enlever l'idée que l'on recherche un fond de baie bien tranquille, a l'abri des intempéries, et près d'une plage de sable, comme en Méditerranée. Style la plage d'argent, ou la Courtade à Porquerolles.
Ici, ce genre de baie est pratiquement impossible à trouver, car : 1) il y a trop de fond, 30 mètres souvent, 2) l'eau est boueuse à cause des nombreuses rivières et des nombreux canyons, et 3) il y a des patates de corail quasi invisibles à cause de l'eau trouble.
Donc, un seul moyen, aller au beau milieu du lagon, là où l'eau est limpide, et trouver, près des récifs - mais qui sont à ras de la surface, donc que l'on ne voit pas bien de loin - un fond de 3 à 4 mètres d'eau, où nous pourrons mettre notre pioche.
Le truc, c'est que, une fois ce coin trouvé, on est quasiment loin de tout, à plusieurs centaines de mètres du rivage, et aussi assez loin du récif frangeant extérieur, qui est la barrière de protection du lagon, et qui gronde sans arrêt.
On est donc comme en pleine mer, mais sur une surface parfaitement plane, pas de vagues, et d’où que l'on regarde autour de nous, il n'y a que de l'eau...
On y est pourtant à l'abri, sauf que sans arrêt, et surtout toute la nuit, on entend le tonnerre des vagues qui se brisent sur la barrière corallienne, et c'est assez impressionnant.
Imaginez-vous comme en pleine mer, sans l'abri de la terre, loin de tout, bateau arrêté, et sensés être a l'abri.....et entendre le grondement des grosses méchantes vagues...Brrrr
Le seul réel danger, c'est la nuit, si le vent se lève, et que le bateau chasse...
Entourés de corail que l'on ne voit pas, impossible de se diriger, et je préfère ne pas penser a ce qui arriverait si cela se produisait.
Bon, c'était juste un peu de pathos, histoire de mettre un peu de piment dans nos aventures, mais, sans blague, l'impression est vraiment étrange, et on est loin de la tranquillité d'un bon canapé, devant la téloche.... :)
Le 27 Novembre :
je crois qu'on en fait un peu trop : hier, encore une fois la galère pour trouver un mouillage correct, et, entre les passes et les trajets en tirant des bords (on est les rois du winch, mais ça casse le bonhomme) et la recherche d'un coin sympa sans patates de corail, on fatigue. La preuve, hier soir, vers 16 heures, ne trouvant pas un seul endroit pour y passer la nuit tranquille, on décide de partir pour Papeete, et on se retrouve au large jusqu'à minuit, où nous franchissons de nuit (c'est une première !) la passe du port, et on se met au quai des paquebots, a côté d'un énorme voilier de plus de 60 mètres, mais avec départ à cinq heures du matin, pour ne pas avoir les gars du port sur le dos.
On arrive à Moorea deux heures plus tard, courses au Champion du coin, et re-départ pour - bis repetita placent ! - trouver un bon mouillage (là où nous sommes, il n'y a que deux mètres vingt d'eau !, et ma quille fait 2m20...)
Et ça recommence, lagon, passes, stress, chenaux hyper étroits, et pour une fois du vent fort.
On a un bouquin donnant les endroits possibles, mais le gars dit n'importe quoi : la preuve, il recommande un super motu avec fond de sable sans problème, et, paf, on s' échoue en passant de 40 m à 2 m, et, incompréhensible, mon sondeur dit 6 mètres.
Bon, on se dégage, on repart, on trouve enfin un coin avec seulement 12 mètres, mais on nous dit de ne pas rester là .... Pourquoi ?????
On repart, et au fin fond du bout de Moorea, la où il n'y a plus ni balises, ni rien, enfin, un vrai mouillage, en plein lagon, loin de la terre, et entourés de récifs, un petit trou bien sympa avec du sable et une profondeur raisonnable...
Complétement hors du temps, des villages, mais a l'abri : on mange très vite, vers 3 h de l'aprem et on va se coucher, cassés.
Je crois, en effet, que l'on en fait trop : au mouillage où nous avons fait nos courses, on a dû y rester une heure, une dame sur son bateau est venue nous dire bonjour, et ça faisait une semaine qu'elle était là !!!
Elle doit avoir raison, mais je veux que Sam en ait plein les yeux avant de partir.
Alain