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1 février 2018

Sous le Vent, le Corto en mode navette spatiale

Speedy Alain

Là, sans forfanterie, je fais fort, car j'accumule les miles comme un malade... et pour les copains, je suis le Speedy Gonzales de la Polynésie .....

(ça accumule les miles un malade ?..)

Bref :
deux aller retour Taaha/Papeete,
2 nuits avec 3 heures de sommeil,
3 grains bien ventés,
quelques escales au gré des îles, avec de super moments, et pour une fois accompagné, Pierre à l'aller, Léa au retour (en petit chaperon rouge).
Plus mon petit périple avec mes anglais, très musclé (le génois a un peu souffert) et grâce à eux, une chaine toute neuve, plus...plus .. de nouvelles rencontres. Toujours très sympas.

Et enfin au calme dans la baie d'Hurepiti, avec de chaque côté une maison amie où votre pauvre solitaire est reçu à bras ouverts.

Et cerise sur le gâteau, une bouée de mouillage possible dans cette baie en cas de cyclone, mais apparemment peu probable cette année. Ouf !!! Mais très bonne nouvelle.
Moi que les cardiologues incitaient fortement à me calmer, ils ont tout faux, enfin espérons...?..

Ce soir, fatigue aidant et projets futurs au ralenti, je vous invite à partager cette fin d'après midi, de mon cockpit, face à la sortie de la baie, et face au soleil, dans une sérénité digne d'un sybarite.......... heureux.... ... of course

Le petit chaperon rouge

Le fond de la baie, avec rivière à remonter en canoë

la baie avec la barrière de récif au fond, c'est la raison du calme total

le coucher de soleil

Le grand méchant loup  :) :) :) :) :)

Dur dur, les frimas du février polynésien !

Bouh, que c'est dur de se retrouver sur sur son bateau lorsque l'on a passé quelques jours bien agréables avec des équipiers très sympas.
Mais aussi les deux jours passés au calme à Hurepiti, aux si beaux paysages vus de la maison de Léa, bichonné (langouste à midi...), et avec bouée de mouillage hyper solide et free wifi.

On en oublie vite les aléas de la navigation et des mouillages hypothétiques.

... Hurepiti, sous les fenêtres... ya pire....

Bon, je suis reparti lundi matin, pour ne pas abuser, et comptant faire quelques miles seulement, sauf que le vent était favorable alors j'ai longé tout le sud de Tahaa à la voile, à deux noeuds seulement, mais bien reposant, puis of course, la sortie de la passe avec un bon grain, mais qui est vite passé. Et je suis parti pour Huahiné toujours avec un petit vent de 3/4 arrière qui m'a fait arriver en 5 heures dans la passe de Faré, que j'ai passée de nuit à la voile !!!
Complètement frapadingue le captain!!!

Et me voila au mouillage, avec ma nouvelle chaine toute belle (grâce a mes anglais), de nouveau seul, et avec la perspective de pas mal de boulot, mais des prévisions météo favorables, c'est-à-dire vent arrière, ce qui est très rare au retour sur Tahiti. Donc tout va bien.


8-9 février de Huahine à Moorea,
c'est plus une traversée, c'est une épopée !

"Pacifique", "Pacifique", faut vite le dire.
Magellan devait être complètement bourré ce jour-là.
Cela faisait une semaine que j'attendais cette météo de mercredi pour rejoindre Mooréa, avec un bon vent de nord, force 3, pour être trois quart arrière et filer au plus vite.
Après 3 jours enfermé dans le Corto à Huahine à cause des pluies incessantes, j'en avais ras le bol de faire du ménage (il est nickel) et des vernis.
Un bol d'air me ferait du bien.
J'avais tout bien préparé, tout bien attaché, sorti ciré et mallette étanche pour le pilote et le GPS, et même entièrement vérifié la grand-voile dont une latte ne tenait pas bien... et pris un ris, au cas où...

Départ à 5H30, au début tout se passe bien, malgré une très grosse houle.
Mais la suite c'est force 5, vent d'est, donc de travers, et une mer très confuse, style Cook, avec en prime des grains sans arrêt, montant parfois à force 8 dans les rafales, des grains dans les grains !! à ne plus y voir à 100 mètres, plus 5 ou 6 fois une grosse vague qui claque sur la coque, monte en hauteur et déferle sur le Corto et son capitaine, noyant tout, dont la courroie du pilote qui patine. Je vais barrer pratiquement pendant 14 heures.

Beaucoup de casse, la girouette se se fait la malle, le canoë a des velléités de vivre sa propre vie, et lorsque je lâche la barre pour bricoler, le Corto part dans tous les sens.
J'ai froid, je mets une polaire et deux cirés l'un sur l'autre !! mais je suis à essorer.
Et grave, deux fois grave !!!
Un : en voulant baisser la grand voile, je fais une erreur en empannant et 5 coulisseaux s'arrachent du mat et la grand voile part à l'horizontale en faisant spi.
Dur dur de tout baisser et de l'attacher n'importe comment, sur un pont comme une patinoire.
Et deux : à une heure de Moorea, plus de tablette, donc plus de GPS.
Avec les grains qui n'arrêtent pas, les vagues qui font faire des sauts de cabri au Corto, et le récif tout proche, avec bien sûr le vent qui a changé et me pousse vers la terre, je ne suis pas fier.

Bon, je finis par bien repérer les balises d'entrée et c'est un vrai bonheur de me retrouver au calme dans le lagon, qui n'est qu'un lac de boue marron.
Déjà qu'une passe ce n'est pas toujours évident, mais de nuit, par mauvais temps, et sans GPS, y a pas mieux pour stresser, ce qu'adore mon petit cœur qui ne marche qu'à 56 %. Pas sérieux....

Fatigué, je vais tout au fond du golfe de Opunou, où il n'y a qu'un bateau, et où je peux mouiller un peu n'importe comment sans trop réfléchir.
A l'intérieur, tout est trempé, même mon lit. Il y a même un poisson volant dans le cockpit !!!
Il y a des fois où je me demande si ce n'est pas plus tranquille à terre devant la télé......

Bon, jeudi matin, miracle, il ne pleut pas, encore que... (voir la photo prise ce jour). J'enlève entièrement la grand voile, la répare, et me voila prêt pour de nouvelles aventures, me souvenant quand même qu'au plus mauvais moment de la traversée, je m'étais juré de lever le pied et de ne plus faire de traversées seul, trop dur quand il y a des problèmes.
Et la météo prévoit une semaine de pluies et de vent fort, dont 45 nœuds, ce que je n'avais jamais vu sur les bulletins Windguru de ce côté ci ! (en violet sur la photo).

Voila, heureux terriens bien au chaud, parfois j'aimerais bien être avec vous......


La première photo c'est le " Paul Gauguin " paquebot luxueux polynésien qui rentre dans Opunou.
Mes anglais d'il y a quinze jours venaient de faire une croisière sur ce bateau avant de se reposer à Taaha sur un des trois plus luxueux hotel de Polynésie.
Ces petites vacances doivent largement dépasser ce que je gagne en un an...
Et les deux autres photos c'est aujourd'hui, toujours très couvert.


Week end du 17 février

Bonsoir, mes chers amis.
Après ma traversée épique je me suis reposé dans la très belle baie de Oponou, dont vous avez vu les photos sous la pluie, et j'ai même été invité à terre chez des amis avec un repas bbq qui m'a réconcilié avec la bonne bouffe.
Mais il y avait un avis de coup de vent sérieux à venir, 45 noeuds au plus fort, et en ayant un peu marre de me faire chahuter je suis parti à la marina, pour être bien amarré à quai et pouvoir dormir tranquille.
Les deux jours suivants ont été extrêmement ventés et pluvieux (48 heures non stop de pluies tropicales !...) et je les ai passés à lire, ne pouvant rien faire, tout était trop humide.
Du coup je râle car j’espérais pouvoir me servir de l'électricité pour bricoler mais macach bono...

Enfin, mercredi la période de mauvais temps, qui aura duré pratiquement 15 jours (la plus longue depuis que je suis ici) est terminée, et je suis parti au mouillage de Temaé.
... qui était bien venté par rapport à la marina, mais j'ai mis 35 mètres de ma chaine toute neuve et ça a bien tenu, sans crainte..
Il y avait un seul bateau, et le proprio, un jeune suisse qui venait de l'acheter en Nlle Zélande et avait passé plusieurs jours tout seul dans ce coin pas du tout abrité, est venu me voir, et nous avons blagué pendant cinq heures, en vidant ma bouteille de rhum.
Il n'a qu'une barque à rames, et je ne sais comment il a eu la force de rentrer à son bord...
Et ce jeudi matin, enfin, le beau temps est revenu, le vent s'est calmé et j'ai renoué avec mes longues nages sur le récif.
J'ai d'ailleurs eu la trouille de ma vie, car croyant voir vaguement un fossile de coquillage, je me suis approché pour le toucher, et à la dernière seconde j'ai vu que c'était un poisson scorpion diable (scorpaenopsis diabolus) dont la piqure est tellement douloureuse que certains en sont morts de crise cardiaque.
Ce poisson est le seul vrai danger de la Polynésie, je n'en n'avais encore jamais vu, et son mimétisme est extraordinaire, il faut vraiment bien regarder pour le reconnaitre, il est totalement intégré au corail.



Je l'ai bien observé pour m'en souvenir, à une certaine distance quand même. ....
Et en relisant plus tard mon bouquin sur les poissons tropicaux, si on s'approche trop il peut attaquer et piquer..... pas de commentaires.......







Et rebelote , une demi-heure plus tard, je me suis trouvé nez a nez avec une autre bestiole aux piquants venimeux, ce poisson d'aquarium, le pterois radiata, qui a sur tout le tour du corps de longues aiguilles de 10 centimètres.
Et très rare dans ce coin, pas de chance.








Ne voulant pas vérifier l'adage " jamais deux sans trois," je suis rentré dare dare sur le Corto....

Bon, espérons des jours meilleurs, juste tranquilou avec mes gentils petits requins...



Ukulele-party et jolies dames...

Bon, une petite histoire bien sympa.

Toujours bien bloqué, mais voulant aller voir le championnat du monde de ukulele, où ils espèrent être 10.000 et le gagner, je prends mon vélo, un peu inquiet de ne pouvoir pédaler, mais miracle, mes dix kilomètres valent tous les kinés du monde, je n'ai plus mal du tout et arrive impec, bien en avance
Mais big problème, pour entrer dans le stade il faut impérativement un ukulele....
Bon, je ne vais pas repartir, aussi je fouine tout autour du stade, et finis par trouver une montée allant vers 2 villas en hauteur, qui dominent le stade, très beau ce stade d'ailleurs.

Et là, miracle, la dame de la villa la mieux placée et qui s'ennuie, nous invite (car il y a 4 jeunes gens avec moi) sur son balcon.

C'est de loin le meilleur point de vue du stade, bien meilleur même que de la tribune d'honneurs, et nous passons une après midi bien sympa à discuter, et Mme M....... qui ne veut pas que je dise son prénom,(prénom espagnol d'une marque de voiture allemande...) nous offre à boire, nous parle de sa petite fille, qui était miss Tahiti en 2016 et que j'avais connue il y a deux ans lors d'une présentation à Taina, et dont je joins la photo.

Autre photo, Mme M et une des jeunes, très conviviale.

J'ai promis à M....... de revenir la voir avec une bonne bouteille histoire de la remercier et de lui tenir compagnie, car elle est veuve depuis peu et s'ennuie toute seule dans sa villa, sans doute très bien placée pour voir un match, mais épouvantablement bruyante lors des manifestations.

Bref, une journée que je pensais très dure et qui se termine très agréablement.


Retour en vélo sans problème, mais ce matin mon dos ne va pas fort et je vais mettre... la pédale douce....
Par contre je ne sais s'ils ont gagné, ils étaient à peu près 8000.


Et quelques photos, dont une retransmission à la télé :)


N.B. : Hélas Alain, Tahiti a échoué.....  Ils n'étaient "que" 6302 joueurs  :-(
C'est Hong Kong qui détient toujours le record mondial, avec 8065.
Pour ceux qui veulent en voir plus (ça vaut le coup !) :
VOIR LA (CLIC !) toute une série d'articles

ou cet extrait vidéo :


(+ version complète plus intéressante ICI: CLIC !)


OK, on joue les touristes, mais en mode pachas !

Ouille ouille ouille mes amis, si après ce qui suit vous ne prenez pas le premier avion pour rejoindre le Corto, c'est que vous êtes complètement fous de la tête !

Bref, avec Anne et Patrick nous errons d'île en île, ils aiment bien les bons petits restos, et ne s'en privent pas, mais comme nous voulons titiller l'exceptionnel et qu'ils aimeraient passer une nuit dans un de ces bungalows réputés au bord de l'eau, je pense que le mieux est d'aller au "motu Moute", ce minuscule motu (ilot sur une barrière de corail) au milieu de nulle part et loin de tout.
Qui plus est, je connais le proprio et les gérants, un couple d'amis qui règnent en maitres sur ce micro paradis.

Bon, honnêtement pour y aller cela n'a pas été de tout repos, car jusqu'à une heure de l'arrivée nous étions sous une pluie tropicale.
Mais une fois sur place, à des kilomètres de toute terre, sur des fonds de 3 mètres dans une eau extraordinairement claire, nous avons vite oublié les petits aléas météorologiques, et été reçus à bras ouverts par Cécile et Franck, qui prévenus la veille, nous avaient bichonné une arrivée princière....

Au bas mot, 30 kgs de bananes, mangues et avocats, amenés en pirogue par mon copain Siki...

Puis, baignade près de la barrière de récifs, punch au bar, repas 3 étoiles au resto, et seulement 2 clients espagnols pour toute l'île. Bref, on était comme chez nous, en mille fois mieux.
Et - requins obligent - nous sommes allés les nourrir avec les restes de nos crevettes.

Mais le top du top ce fut pour moi, qui dormais à bord (et grâce à mon grand-père qui disait que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt........), j'ai pu voir le lever de soleil sur l'immensité vierge du Pacifique ... et plus encore, 3 raies léopard sont venues tourner autour du bateau pour me dire bonjour.


Imaginez, vous êtes seul sur un bateau, au mouillage mais comme en pleine mer, au calme, dans un lagon d'une pureté inimaginable, un lever de soleil vierge de toute pollution, et 3 des plus beaux poissons du monde qui viennent vous saluer.
Que peut il y avoir de plus beau un matin de printemps ?!


Quelques photos pour partager ces moments de pur bonheur, et même un poisson pierre, encore un !!!! attrapé au bord du motu.
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