Lundi 2 mars 2015 :
Hier je suis allé en vélo à Papeete, voir la tombe du roi Pomare V, soit 20 kms aller retour. Cool.
Lundi matin, arrivée de Titine avec Josepha et Farouk, mais, hélas sans Bernard, qui a été refoulé car il n'avait pas de passeport biométrique...
Après une mise en jambes jusqu'à Moorea, nous avons traversé de nuit jusqu'à Huahine, superbe traversée vent arrière en 18 heures, et arrivée vers 10H30 à Fare, la capitale, en fait un tout petit village. Promenade, puis un pot terrasse du Lapita, superbe hôtel à l'architecture Maori, en bois de fer, Aito, tout assemblé par des cordages. Splendide.
Entre-temps on avait un peu plongé, et j'ai vu un petit requin pointes noires, tout content (moi, pas le requin, quoique... qui sait), car il n'y en avait plus ces temps-ci, et ça me manquait.... plus toujours les superbes raies léopard, des bébés cette fois-ci, mais encore plus gracieuses.
Et j'y ai retrouvé mes amis de bateau, Guy et Fanny, qui m'ont parlé d'une plage dont j'ai oublié le nom, mais où le polynésien local, Tiki, un peu braque mais sympa, les avait autorisés à cueillir un régime de bananes dans la forêt, et leur avait fait un plat traditionnel tahitien, que je connaissais.
Du coup on y va, je prends ma machette, et reviens avec un énorme régime de bananes, + de très gros papayes, je suis rentré fourbu sous le poids.
Et là, Tiki nous propose la même chose qu'à Guy et Fanny, puis nous offre des coquillages à mettre en collier si on les assemble nous même, sans quoi c'est 2,50 € le collier.......
Le 7 mars au matin, on part très tôt vers le minuscule village a côté, en disant bonjour chaque minute à toute la population, on y achète quelques cuisses de poulet et des saucisses pour agrémenter le repas de Tiki, qui va nous faite du pain local, de la pulpe de coco, et puis, et puis... plein de bonnes choses naturelles cueillies dans la magnifique forêt environnante où l'on trouve d’énormes bosquets de bambou.
D'ailleurs, lorsque j'ai pénétré dans la forêt avec ma machette, que je me suis fourvoyé dans les bosquets impénétrables, et que j'ai ramené mes bananes, j'étais le plus heureux des hommes.
Comme l'oncle Vania ("back to the trees !" dans le livre "Pourquoi j'ai mangé mon père"), je sens que le retour aux sources me grattouille de plus en plus, et si vous n’étiez pas là, mes chers amis, je resterais bien ici jusqu'à la nuit des temps.
C'est ici que la saveur de la vie est la plus intense.
Et je ne parle pas de demain, où nous avons réservé des places pour un "ma'a" pur jus tahitien, dans un resto au bord de l'eau, dans un coin complètement paumé.
Le ma'a tahitien, c'est en principe un cochon grillé à l’étuvée dans un trou plein de pierres chauffées a blanc, et c'est délicieux....
Bon, ça fait beaucoup d'écriture, je vais me jeter à l'eau. A bientôt ! Alain
Lundi 9 mars :
Ouh la la les amis !!
C'est reparti comme en 40, et ça y est, je l'ai vue, LA raie manta de mes rêves de jeunesse...
2m50!!
Mais commençons par le commencement.Après l’intermède Tiki, avec ses plats polynésiens et son poulet au barbecue, nous sommes partis plus au sud, dans la baie de Avea, point ultime de l'île : plus loin on ne passe pas.
Il y a la un resto très fleuri, très sympa, et tous les dimanches, ils font un énorme ma'a.
C'est le fameux cochon grillé a l’étouffé, i.e. un trou, du feu dans lequel on met de grosses pierres, et quand elles sont bien brûlantes, on en sort un peu, on met de grandes feuilles, plus le cochon, (là ils ont rajouté du poisson et plein de légumes entourés eux aussi de feuillage).
Puis on couvre le tout de feuilles de bananiers. Çà mijote tranquilou, puis on nous appelle pour voir la sortie de tout çà.
Ensuite on se met a table, on prend un apéro ou deux, le temps qu'ils préparent la découpe et la présentation dans de grands plats en feuilles tressées, et on mange durant des heures. C'est hyper copieux, hyper calorique, et entre le repas de Tiki et celui-là, si ça continue je vais ressembler a un gros mâle marquisien de 120 kgs.
Quelques photos de ma'a tahitien piquées sur le web :
Bien repu, une bonne sieste, et comme dans ce coin il y a paraît-il des raies manta qui viennent batifoler le long du tombant, je vais rejoindre deux jeunes.
Tout à coup, une manta de plus de deux mètres vient près de moi, et se met à faire des cabrioles, des looping, des saltos, et des tours complets, soit sur le dos, soit sur le ventre, tout en me regardant d'un œil rigolard.
Je la baptise Joséphine, et avant de partir, Joséphine vient, à me toucher, pour me dire au revoir : fabuleux.
Dommage que Danièle et Sam ne soient pas là.
J'y suis retourné un peu plus tard avec Titine, mais elle n'était plus là (la manta... Joséphine, quoi). Faut dire que cela fait plusieurs fois que je venais là, que j'ai nagé des kilomètres le long du tombant, sans jamais rien voir.
N'empêche, coup de bol, arrive un vrai ballet de raies léopard, 6 !, qui nous font elles aussi un super spectacle de cabrioles très rapides, et j'arrive en plongeant assez profond à les frôler, sans aucune crainte de part et d'autre.
Journée rare, complète, euphorique. Sans parler de nombreuses personnes avec qui on sympathise et discute.
Le temps passe extrêmement vite, très rempli, très dense, et en fait, très joyeux.
Et comme je pète le feu, en rejoignant le port nous croisons 3 superbes vahinés endimanchées, fleuries, une couronne sur la tête.
Déchaîné, je les aborde en riant : "Vous êtes trop jolies, vous ne voulez pas vous marier ?" ....
Elles se marrent, deux disent "j'ai déjà un maarri". La troisième "moi, je suis libre".
On s' écroule de rire.
Et c'est souvent comme ça ici.
Cerise sur le gâteau, ce soir (un jour plus tard et à Tahaa) je plonge et croise une monstrueuse murène de pas loin de deux mètres, avec un corps de bien 20 centimètres de diamètre : un vrai boa, et en pleine eau.
La, je suis resté bien loin. Trop impressionnant.
Tahaa, la rivière de Corail
La, nous sommes le 11.
Ouf, un peu de temps libre. En fait on n'arrête pas.
Au large entre Raiatea et Bora Bora, le temps est magnifique, le vent parfait, nous marchons sous pilote à 5 nœuds, pile dans la bonne direction, et j'ai enfin un moment pour vous parler.
Car, après le ma'ama de Huahine, on a filé sur Tahaa, et les plongées et les parcours se sont succédés full speed.
Pour terminer en apothéose sur un motu extérieur de Tahaa où se trouve la rivière (ou le jardin, comme vous voulez, je préfère la rivière) de corail.
Absolument magnifique, le paradis sur l'eau, du temps d'Adam et Eve, lorsque les animaux côtoyaient sans crainte les prédateurs que nous sommes.
Comme on peut le voir sur les photos, il est difficile de nager tellement il y a de poissons, qui viennent littéralement faire des bisous au masque ou a l'objectif....
Il faut remonter la rivière le long de la berge (en fait un hoa) jusqu'au récif, puis se laisser emporter par le courant, parfois très fort, jusqu'à revenir dans le lagon.
Vidéo de l'endroit, trouvée sur le web (Alain Haussaire)
On peut y rester jusqu’à épuisement des nageurs, le tout dans un mètre d'eau (donc on a pied), c'est facile pour tous, à part quelques petites égratignures lorsque le courant vous plaque sur une patate de corail.Mais il y a des sortes de trous d'eau, très calmes, où l'on peut se reposer, les fesses au frais. Plutôt sympa, non ?
Bref, le bonheur total, avec la vue, les couleurs, la sérénité et aucune crainte.
Qui dit mieux ?
(curseur à droite pour visionner)
Et toujours des touristes émerveillés avec qui on ne peut qu'avoir des contacts faciles. J'ai encore sympathisé avec un popaa du coin (un européen), qui connait très bien le coin, relation toujours utile pour le pauvre solitaire que je suis.... :)
Et ce soir, à nous les belles vahinés de Bora Bora.:) :)
A bientôt mes amis
Alain