Frimas d'un novembre polynésien

Après la tempête, navigation : Raiatea, Huahine, Moorea

Rien de tel que le retour du (très) beau temps après la tempête (voir page précédente) et quelques jours à Raiatea pour retrouver la grande forme.

Après quelques jours passés en solitaire à la Pirogue Api, lieu divin comme le montre la photo, je rêvais depuis longtemps d'aller au mouillage le long du récif en face de Uturoa, la capitale de Raiatea. 

Sauf que le passage près de l'ilot artificiel a été creusé à 1,20 mètre seulement et les catas y passent tout juste.
Il y a bien une mini-passe dans le corail mais très étroite et pas beaucoup de fond.
J'y suis allé hyper prudemment, avec GPS, sondeur et lunettes polarisées.
Et ça passe, mais j'ai bien dû raser la tête des crabes....

Après, il y a 2 kms; à longer des hauts fonds de chaque côté.  :(
Mais le fond est correct, 6 mètres environ, donc moins de problèmes.
Je suis enfin arrivé au mouillage, bien soulagé et très content de l'avoir fait, car tous les bateaux autour de moi étaient des catamarans ou des monocoques à quille relevable.

Du coup j'ai mis le zodiac à l'eau pour aller boire un coup au village et rejoindre la civilisation.
Mais effrayé par le monde et les voitures (il n'y a pourtant que 16000 habitants) je suis vite rentré à bord, (une demi heure quand même soit 2 kms, mon plus grand trajet direct en zozo)

Je crois que je deviens un vrai sybarite. .....
Je vous joins le trajet enregistré, qui va du nord au sud.

 Mi-novembre, soirée magique

Je ne voudrais pas paraître pédant, mais il y a des soirs où je frôle l'Olympe..

Déjà du point de vue lyrique, car je me suis remis (après une longue absence due aux écoutes locales, dont je sature) à écouter mes opéras préférés, ce qui dans le décor idyllique où je suis, me rapproche du sublime.

Calme absolu, mer aux eaux ultra plates comme dans un lac, coucher de soleil dantesque. Et même le passage silencieux d'un piroguier sur son vaaa donne la touche finale à cette ambiance de paradis.
Qui plus est, une  amie très chère m'envoyait un mot disant que j'avais la chance de vivre une retraite heureuse.

Mais ce n'est pas une retraite, loin de là.

C'est plutôt un renouveau, une nouvelle vie pleine de décors somptueux, de levers et couchers de soleil qui vous mettent béat d'admiration, et de respect envers la nature, avec le sentiment extraordinaire de vous sentir vivre pleinement, au-delà des contingences matérielles, prenant conscience à tous moments de la chance extraordinaire de pouvoir ressentir un tel plaisir, de le savourer et de bénir les dieux de ne pas être devant une télé débile.

Imaginez le soir, vous vous installez confortablement dans le cockpit et regardez un panorama grandiose, sans pouvoir en détacher vos yeux, et sentir une plénitude qui vous fera passer la soirée le sourire aux lèvres et le cœur battant. 

Au diable tous les plaisirs du monde moderne avec l'argent, les voitures, les tentations mercantiles, la télé, les bruits, les gens hargneux, etc, etc...
Ici 9 fois sur 10 lorsque vous croisez quelqu'un, même une jolie fille, vous avez droit a un grand "iaorana " agrémenté d'un beau sourire.   Le bonheur...

D'ailleurs je me demande si cela n'est pas une vraie thérapie, car depuis que je suis ici, mon cœur qui avait de sacrées ratées est reparti au plus fort, mes prothèses sont oubliées, et je nage, je marche, je rame bien mieux que dans une salle de rééducation, avec cette envie de bouger, de courir, d'aller plus loin,  sans la tentation de se scotcher devant un écran, ou un fauteuil déprimant..

Voila mes amis, je voulais vous faire partager ce moment de bonheur, vous apporter un peu de la joie de vivre dont nous avons tous besoin, et encore une fois de vous faire un peu rêver, histoire de venir peut-être passer un petit moment sur le plus beau bateau du monde : le  C o r t o ...

Retour à la civilisation

Après un mois passé aux Îles Sous le Vent, et avoir vu tous mes amis, j'ai profité de conditions météo favorables, vent léger dans la bonne direction et pas de pluies.

Départ donc de Huahine vers 5 h du matin, pour ne pas arriver trop tard à Moorea, toujours en solitaire, mais j'ai récupéré une forme exceptionnelle.

... Et naturellement, pendant 8 heures je me suis farci des grains, dont deux très puissants, qui ont couché le bateau, pont dans l'eau !!!

Mais j'ai pu réduire le génois sans trop de casse, moulinant le winch comme un fou furieux, et mon épaule a tenu le choc, bien que râlant un peu.

Les autres 8 heures se sont passées impec, pour une traversée en 16 heures, ce qui n'est pas mal du tout au près.  :)
Par contre l’arrivée de nuit dans la passe était un peu stressante, mais vu la grande expérience de votre capitaine préféré. ?...... je suis passé impec (merci GPS) et ai fini par trouver une place au mouillage malgré de nombreux voiliers

Bref,  c'est bien reparti pour de nouvelles aventures, bien que tous ceux qui devaient venir se soient désistés.

Voila, je suis maintenant à l'abri, près de la marina de Vaiare à Moorea, mais à mon mouillage préfèré près des de la plage de Temae, et c'est un bonheur total le soir, lorsque je suis fatigué, d'aller nager tranquillement dans le lagon pour me détendre et copiner avec mes tortues et autres poiscailles.
Un petit coucher de soleil pour rêver

... mais nature toujours présente, et une journée magique

Ce matin 19 novembre vers 7h30 du matin, je décide d'aller faire un tour en canoë et revenir à la nage, car il fait un calme plat total.

Je prends même la GoPro au cas où...

Et au retour, palmant tranquillement, je me fais doubler par le deuxième plus gros requin jamais vu ici,  qui passe sous moi ... cela fait un drôle d'effet de nager tranquillou et se retrouver à un mètre au dessus d'un requin, qui avait une queue énorme, alors que je  ne pensais pas du tout en voir un si près...

Il est parti très vite et l'eau étant un peu trouble, les photos prises sont nulles. Dommage.

Plus une petite tortue que j'ai pu filmer quelques secondes.

Film suivra.

Bref, matinée bien démarrée :)

 

 

Ouahou !!! :)

Cet après midi la plongée a été superbe.

D'abord un calme plat total, une mer d'huile et une heure et demie de nage au milieu des coraux.

Mais surtout j'ai eu droit à la totale du point de vue rencontre : une raie léopard, une tortue, une baliste titan, 3 requins, plusieurs caranques, dont certaines très belles, une murène, un très beau barracuda,  d'un bon mètre,  impressionnant !!! un immense banc de poissons aiguilles  et la foultitude de petits poissons habituels.. 

Plongée magique, un peu cassé à l'arrivée, mais quel bonheur !

Ce soir je m'endormirai le sourire aux lèvres :)

 

Et ce soir en plus, la pleine lune... 

 

Fin novembre pas pépère à Moorea

Ces temps-ci, pas trop de chance.

Il y a trois jours je rentre à la marina, et lors de la manœuvre pour me mettre entre deux bateaux, un énorme grain venant de la montagne, ce qui n'arrive jamais, me colle en travers d'un des bateaux qui a un grand bout dehors à son avant. 

On a dû se mettre à quatre pour se dégager.

Bon, plus de peur que de mal, mais j'ai autour du Corto deux bateaux avec ces fichus beauprés qui rendent les manœuvres extrêmement délicates.

Deuxième coup dur, plus grave celui ci .

Car après un aller-retour à Tahiti tout à la voile (passes comprises) et de très belles traversées, je rentre full speed dans le lagon de Moorea.

Et lorsque j'ai voulu rouler le génois, il était complètement coincé.

Et le vent s'est levé assez fort.

Et j'étais tout seul.

Heureusement le pilote marchait impec et j'ai pu courir à l'avant, mais rien ne bougeait, et le génois tapait comme un dingue.

Et je me rapprochais des hauts fonds.

Malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à  décoincer l'enrouleur...

Je suis retourné vite fait à la barre pour m'écarter des dangers et suis encore retourné à l'avant pour recommencer à tirer dur sur l'enrouleur.

Rien ne venait, et je me rapprochais de la barrière de corail.

Retour à la barre et j'ai pu m'écarter de justesse, puis troisième aller à l'avant, et rien ne venant je décide de descendre totalement le génois.

Qui descend difficilement et tombe dans l'eau, et la grand voile qui fait aussi des siennes.

Je suis complètement épuisé, mon épaule me fait un mal fou.

Enfin le génois est presque descendu et je vois deux gars, dont Jérôme, un copain d'un bateau au mouillage, qui sont venus m'aider en venant en zodiac.

Fait dire que le spectacle ne devait pas être triste, un bateau zigzagant au beau milieu du lagon, voiles battant furieusement et frôlant les récifs toutes les dix minutes.

Bref, aidé par ces gars, tout était baissé en vrac sur le pont et je décidais de rentrer à la marina, aidé par eux.

Le tout à bien duré trois quarts d'heure..

J'étais trop fatigué pour aller au mouillage. 

Au large j'aurais eu moins de soucis, n'ayant pas à parer les récifs.

Par chance les voiles ne se sont pas déchirées, mais il va falloir tout remettre en ordre.

C'est une des manœuvres les plus dures jamais subies et même si c'était limite, j'y suis arrivé, en espérant ne pas recommencer car mon épaule tire énormément.

Espérons que les tendons fissurés il y a un an ne lâchent pas.

Du coup aujourd'hui : REPOS

 

 

Beurk !

 

Ouahou !! Dur dur le voisinage parfois.. :

2 voiliers viennent mouiller près du Corto et l'un des bateaux me dit quelque chose.

Ah oui il y avait à l'époque une femme qui était propriétaire du voilier et elle est partie en le laissant à son fils pour faire du charter.....

Je vais leur dire bonjour et ils m'invitent le soir à diner

Bateau hyper crade, bordel gigantesque à bord, et tout en mauvais état.

Il n'y a que des clochards pour vouloir faire du charter sur cette épave.. 

Ils ont récupéré à terre 2 uru ( fruit de l'arbre à pain ), des noix de cocos et ils ont pêché des poissons au fusil harpon.. poissons bourrés de ciguatera sans doute.

On mange avec les doigts, la pulpe de coco broyée à la main et qui gicle partout, et un chien vrai bâtard qui mange dans toutes les assiettes.

Bref repas hyper économique.. 

En plus ils fument des joints et sont complètement défoncés. 

Le deuxième gars sur l'autre voilier à l'air sympa mais lui aussi complètement out of order 

Un vrai zombi

Bref je mange très peu et rentre vite à bord de mon joli Corto.

Comme quoi la douce Plaisance n'est pas toujours celle que l'on croit..

:)