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21 mars 2017

Une ile, c'est aussi de la terre...

...  et beaucoup de mer ...   :
pour info, Alain va faire un aller-retour en solitaire aux îles Cook :
départ (avancé au) samedi 22 avril en fonction de la météo, il compte 5-6 jours (600 miles) pour joindre l’île Rarotonga (capitale Aviatu) et, toujours en fonction du mouillage là-bas et de la météo, au moins 8 jours pour revenir (vent de face, 800 miles) donc retour Polynésie aux alentours du 10 mai en principe.
Ne pourra donc recevoir de messages que sur sont téléphone satellite, et répondre parcimonieusement pour économiser ses unités, pendant les deux traversées). On vous donnera les nouvelles qu'on recevra.... (lire commentaires et en bas dans cet article): On peut tous lui souhaiter bonne route !


Shlack !
Vidéo d'un requin pas trouillard, prise par Pierre, le copain de Léa.
En langage requin, çà veut dire "... et Toc, man !"



Mais il n'y a pas que sous l'eau qu'on trouve des prédateurs.
Après quelques péripéties de piratage (faut le faire en parlant d'un marin, comme me l'a dit l'un d'entre vous), j'ai quelques scrupules à vous faire partager mes nouvelles aventures, un peu gêné que cet enfoiré de pirate vous ait créé quelques soucis.
Bon, j'espère que tout est rentré dans l'ordre, que personne n'a été arnaqué, et que ce moins que rien de minable s'est fait bouffer par un crocodile de Côte d'Ivoire...

A mon arrivée à Taaha, Léa étant libre deux ou trois jours, on part en scooter pour faire à pied la "Traversière", ancienne piste qui traversait les montagnes du nord au sud... sauf que cette piste a, sur la moitié du trajet, complètement disparu, il n'y a plus que des arbustes très hauts, et des troncs d'arbre en travers partout, plus des trous.


Mais on y va. Léa est très volontaire, et après 4 à 5 heures de crapahutage, où mes pauvres genoux de robocop crient au secours, on finit par y arriver, et miracle, de l'autre côté de l'île, on fait du stop et une brave enseignante nous ramène pile jusqu'au scooter.
Superbe journée, mais on a été un peu fous, car pendant deux heures on était carrément au radar, sans trop savoir où on allait.
Fallait voir les jolies jambe de Léa, griffées jusqu'aux cuisses, et moi de même.


Le lendemain, un copain nous amène avec son gros hors bord sur la plage de "Jo Dassin", un coin splendide qu'il avait acheté à l'époque. On y va histoire de faire une petite plongée.
Ce gars, le proprio du canot, a une magnifique maison au bord de l'eau. Avec un immense verger, et on peut carrément vivre des produits de son jardin. Ca fait vraiment rêver, on s'est gavés de fruits exotiques.
Et le soir, danses polynésiennes, et danse du feu, dans un faré-restaurant avec des amis. Il y avait un groupe qui fêtait un anniversaire, et l'ambiance était super sympa.


Du coup, le lendemain on quitte le canot contre son 4/4 pour faire le tour de l'île, et comme il est très féru de botanique, on finit par tout savoir sur les arbres du pays, et leurs vertus médicinales et thérapeutiques. Impressionnant, et passionnant.
Le plus rigolo, c'est que j'avais connu son père et son grand-père aux Antilles, lors de la Transat des Alizés de 1981 !!!!!!
Quand je vous dis que le monde des bateaux est très petit, on se retrouve toujours....
Voilà, un peu cassé par toutes ces sorties, mais quel plaisir... à refaire ! :)

Les maisons catamarans :
il y en a de plus en plus, des familles qui vivent à bord, avec tout le confort,
et je pense sans avoir à payer de taxe d'habitation... :)
  et ça, c'est Léa hilare sous la pluie...

20 mars :
J'ai quitté Apu Amu à Tahaa pour le lagon à l'est, près de la passe du nord est, le lieu s'appelle le Ceran.
Je pense être ce soir juste en face dans la baie d'Ahaméné où il y a la " Fifo " un festival de films documentaires, je suis invité par les Plantier, que j'avais connu il y a 35 ans aux Antilles !!!
Là, je teste mon nouveau pilote, et je ne sais par quel miracle j'ai de la wifi, car je suis en plein lagon, loin de tout, et j'ai le réseau habituel payant ... mais gratuit. C'est à ni rien comprendre.
Demain je retourne vers Huahine.
Grosse bise

Le jour où mon GPS s'est mis en tête de faire visiter l'île au Corto...
quitte à nous envoyer sur la montagne à 500 m de haut !

Ah, et puis j'avais oublié de vous présenter mes nouvelles copines.
Pas de panique, elles m'appellent "Tonton Alain" :)
(Oups la dernière photo c'est juste un phantasme...)

Quelques photos très parlantes du "platier" c'est-à-dire la barrière extérieure de récifs sur laquelle la grosse houle du Pacifique se brise, et ce qui fait des lagons idylliques au calme plat
Puis un 4 mats, le Wind Spirit qui sévit dans le coin.
Et votre capitaine préféré en sortie de plongée
Et un bouquet de perles


2 avril - Du string au ciré

J'avais pourtant bien prévu le coup, après un premier départ pas confortable du tout il y a deux jours, j'avais attendu sagement une bonne météo.
Et samedi tout avait l'air parfait, vent 3/4 arrière, pas trop fort, juste ce qu'il faut, et pas de pluies.

Premières heures, très tôt (6 h) je pars et tout se passe très bien, le vent est bien NW et Corto file tranquilou à 6 nœuds.

Mais une fois passé l'île tout change, toujours du vent arrière mais très léger et du clapot. Le pilote fatigue énormément en faisant d'énormes embardées.
Et puis la cavalcade commence : des grains incessants, avec de fortes bourrasques, je passe mon temps à rouler les voiles, fermer les capots, puis tout réouvrir. Je suis trempé et finis par me mettre complètement à poil, ça sèche plus vite.
Parfois je n'ai pas le temps de tout fermer et tout est aussi trempé à l'intérieur.
Et au soir je mets le ciré car j'ai un peu froid.

Naturellement, juste à l'entrée de la passe d'Opunohu à Moorea après 17 heures de nav, un grain, et j'ai juste le temps de protéger la tablette et mon GPS de la pluie, mais elle bloque complet en plein dans le lagon !!!!
Vu les nuages il fait très noir et après avoir baissé la voile et préparé l'ancre, le Corto a fait des tours sur lui même et je suis complètement paumé... et le GPS qui est bloqué !

Le passage pour le mouillage est étroit et je n'ai pas intérêt à me gourer.
Heureusement je vois les feux de mouillage de voiliers et j'y vais très lentement.
Je mouille en plein passage car j'ai la trouille d'aller plus loin, mais tout va bien.

Bref, une balade prévue hyper cool mais bien crevante quand même. Le bien c'est qu'il fait toujours chaud et même sous la pluie, c'est bien sympa.
Bon, c'est juste pour vous dire que dans le Pacifique, c'est parfois un peu galère même pour un petit tour de quelques heures.
Ce matin le bateau ressemble à un séchoir, tout est mis en plein soleil car ça sent un peu le bouc à l'intérieur ;)

Les zig zags au beau milieu c'est quand j'ai stoppé le Corto pour préparer le mouillage et baisser les voiles, et que je ne savais plus ou j'étais car il y avait des lumières et des feux tout autour...


Mercredi 12 avril : sauvetage à la japonaise

Durant mon petit tour de vélo pour aller faire des courses, j'ai été abordé par deux charmantes japonaises qui voulaient voir des poissons sur une plage...??
Je leur ai parlé de la plage de Temae, là où se trouve le Corto.
A mon retour à bord j'ai vite pris le canoë pour aller voir si elles y étaient, et heureusement car l'une des deux, la plus jolie, était carrément entrain de se noyer, emportée par le courant.
J'ai moi même perdu un masque à cause du courant et parfois je ne me baigne pas, tellement il est fort, une vraie rivière.
J'ai pu la récupérer complètement essoufflée et paniquée, et la remorquer avec le canoë jusqu'à ce qu'elle aie pied au bord de la plage.
Je lui aurais volontiers fait du bouche à bouche, mais elle soufflait tellement fort que c'est moi qui aurais gonflé et je me serais envolé. ..... :( ok c'est nul.
Mais je n'ai rien de spécial à dire, à part les sempiternels requins, tortues, raies léopard et pastenague, etc, etc que je croise au retour, avec ,il est vrai, une très belle promenade.
Car je suis reparti, ma japonaise à l'agonie n'avait manifestement pas du tout l'esprit à la bagatelle. Dommage. :(


Vendredi 14 avril : perdu en mer ......

Titre grandiloquent, mais pas de panique, c'est juste pour le fun... en fait, je faisais mon petit périple de fin d'après midi, un tiers canoë, deux tiers nage, deux heures en tout, et sur le retour un très gros orage m'est tombé sur le dos, et tellement dense que l'on ne voyait pas à dix mètres. On ne voyait plus la côte ni les récifs. Le plus amusant c'est que la visibilité sous l'eau était excellente. Paradoxe.
Bon ce n'était pas grave, j'aurai fini soit par trouver la côte, soit les grands fonds, et là je faisais demi tour.
Mais bien sur le grain a cessé, j'ai retrouvé une bonne visibilité, et je ne sais si c'était dû à l'orage ou le début du week end de Pâques mais il y avait foultitude de poissons dans le lagon, dont des gros. Superbe
Et moi qui suis depuis une semaine carrément tout seul et vivant comme un ermite, il y avait une dizaine de bateaux au mouillage autour du Corto. Week end de Pâques, bien sur.

Le plus c'est que dans mes plongées du soir, je ne sais ce qu'il se passe, mais les poissons, les raies léopard surtout sont hyper amicaux, pas du tout craintifs, et parfois les raies venaient carrément à me toucher, me regardaient et nageaient à côté de moi , j'avais presque envie de les caresser. Le paradis avant les prédateurs et l'homme...
Ces promenades du soir sont magiques car elles m’émerveillent et m'épuisent et la nuit je dors comme un bébé.

Bon week end de Pâques à vous tous


Je descends la grand voile, pas évident avec la mer toujours formée, la répare et la remonte avec deux ris, histoire qu'elle cogne moins. Et ça marche un peu mieux, seulement deux empanages dans l’après midi.
Bien sûr pas le temps de rêver ni de se laver, et je mange sur le pouce debout, je dois fouetter grave.

Bon, il reste 90 miles, avec un peu de chance j'y serai demain midi, ayant malgré tout j'ai tenu une moyenne de 120 miles par jour.
Mais juré, craché, fini les grandes nav océaniques, surtout seul. Trop dur quand ça foire.
Pourtant, il y aurait eu de bonnes conditions, et un pilote valable, c'était très faisable. Dommage.

Après, je dors.
Quelques photos pour passer le temps.
Génois enroulé. Ce qui est enroulé est pire encore. Fichu je crois, mais il tient jusqu'à l'arrivée.
..... Ouf


Jeudi 20 avril, arrivée à Roratonga, capitale des Iles Cook


Et j'arrive jeudi midi, en 5 jours et trois heures, 3 heures de plus que prévu, ce n'est pas mal du tout, vu les conditions de mer qui m'obligeaient à lever le pied.

Le port est un petit port de commerce, crade et les quais très hauts. Je dois faire la manœuvre tout seul, pour avoir la place que me désigne la capitainerie, la houle qui rentre dans le port est importante, et je dois plonger pour mettre un cordage à terre, car le bateau ne peut trop se rapprocher, trop dangereux vu les bonds qu'il fait. Toucher le quai le fracasserait.
Par contre le fond est une boue et vase qui accroche super bien.... enfin, ...... espérons.

Formalités sur la table du bistrot du coin, payantes, 200 $ Nz pour 3 jours, c'est du vol carrément.
Je dois réparer la barre du pilote, changer le génois, dans ce port et cet te houle et seul, je ne sais vraiment pas comment je vais faire.
A terre c'est très touristique, mais pas de lagon, juste des commerces, je vais vite repartir, car vivre à bord est pire qu'en mer, le bateau cogne dans la houle entrante et il souffre plus qu'au large, et... moi aussi.


Mardi 2 Mai - retour des Cook vers la Polynésie

Si un jour j'ai eu du plaisir à quitter un port, ce fut bien ce mardi 2 mai, de Rarotonga aux îles Cook en ayant attendu une semaine pour rien, une éventuelle mise à terre du Corto.
Mais les iles Cook sont un pays de racket, ils me demandaient 15 % de la valeur du bateau pour 4 mois !!! Néanmoins cette semaine d'attente m'a coûté 300 dollars de taxes, avec des conditions de mouillage dans le port épouvantables, une houle pas possible qui rendait la vie intenable à l’intérieur, il fallait être équilibriste pour passer du bateau au zodiac et a terre, pas une fois je n'y suis arrivé sec, plus un quai très haut avec de très gros pneus de tracteurs qui ont bousillé le zodiac, quand la houle le projetait sous les pneus.
Plus une trentaine de gamins qui, deux fois par jour, tout habillés venaient faire d'énormes plats dans l'eau, pour éblouir les jeunes filles, qui elles aussi ,toutes habillées se jetaient à l'eau pendant des heures. Ca c'était plus joli à voir...
Bref, un coin pas très tranquille.
Je craignais d'ailleurs le départ, car seul c'est plus que juste, mais heureusement j'y suis arrivé impeccable, sans cogner, sans engager l'ancre (il y a de grosses chaines qui traînent au fond) et comme dit plus haut, avec le bonheur indicible de me retrouver au large, où ça remue nettement moins que dans le port.

Et coup de chance, mer et vent étaient favorables, ce qui fait que j'ai pris tranquillement la bonne direction vers Papeete, avec le temps de tout bien préparer, moi qui craignais que les conditions de vent soient très défavorables pour le retour.
Petit problème, je n'avais pas enlevé dans le port le génois déchiré, trop galère, et n'avais mis qu'un petit foc à l'ancienne, avec mousquetons, en espérant un calme qui me permettrait de remonter plus tard un grand génois sur enrouleur.
Tout allait très bien jusqu'à une heure du matin, où une dépression est arrivée, j'ai affalé vite fait la grand voile, qui est tombée sur le pont, mais avec ce vent et de nuit, je ne tenais pas trop à aller la mettre en ordre.
La nuit a été dure, j'étais trempé,  je n'ai pas dormi, et j'ai attendu impatiemment le jour.
Depuis ça va mieux, certes  il y a mauvais temps, mais le Corto va bien, ne cogne plus, marche à plus de 5 nœuds dans la bonne direction (je pensais vraiment devoir tirer des bords pendant une semaine...), et même si c'est très inconfortable, le pilote tient bien son cap et je peux rester à l'abri à l'intérieur.

Oups, j'oubliais, un très beau poisson volant sur le pont ce matin, déjeuner assuré :)

Et dans la journée la dépression disparaît, le beau temps revient, et les calmes aussi, hélas...

Jeudi 4 - Gratuite : la recette du yaourt en plein océan Pacifique

Grand beau temps, mais bien sûr, petit vent de face.
Je ne me plains pas, on avance à presque 5 nœuds, et dans la bonne direction.
Que demander de plus ? Bien sûr avec voiles et moteur, sans quoi je mettrais 3 jours de plus..
Pour passer le temps , je fais des yaourts :


1 : mélanger un bifidus ou un yaourt avec un litre de lait et 3 cuillères à soupe de lait en poudre.
2 :  mettre dans des petits pots fermés au bain marie à 41º dans une cocotte fermée..
3 : laisser au soleil 5 heures, et moi, luxe, j'ai ma mini-serre sous la capote..... :)
Par contre verser le lait en mer dans des petits pots, c'est pas de la tarte.
En plus je n'avais plus de yaourt industriel, j'ai mis une crème caramel. Vous raconterai ce soir.....

Quant au poisson volant, dont vous voyez une aile dépliée,  je l'ai mis comme appât sur ma ligne, en espérant quelque chose de plus gros... pas bête, n'est-il-pas ?


Vendredi 5

Bon, tout se passe très bien, j'ai fêté le la saint moitié avec un verre de jus d'orange (sans rhum, pas une goutte depuis le départ). Le vent est faible de face, le clapot léger, mais je suis sans arrêt au moteur, ce sera même hyper juste pour avoir assez de fuel jusqu'à l'arrivée.
Car même si petit clapot il y a, ça suffit pour freiner le bateau, et lui faire faire des soubresauts qui rendent la vie pour le moins instable à bord.
Chaque geste, chaque pas doit être anticipé, et en fin de journée vous ne sentez plus vos muscles.
Une seule solution : couché.
De plus sans doute avec l'humidité j'ai un coude complètement coincé et ne peux pas trop m'en servir.
A tel point que je ne me sens pas la force de remonter le génois, trop long et trop dur, et je continuerai avec le petit foc, ce qui ne va pas améliorer la moyenne pour l'instant, car pas assez de vent et trop de vaguelettes.

Mais je vous avoue que après la semaine à l'aller avec une mer très dure, une semaine dans une machine à laver au port de Rarotonga, et cette semaine au près, je crois que ce sera la fin de mes grandes traversées océaniques.
Je me contenterai des Îles sous le vent et de mes lagons, et ce sera peut être aussi la fin du blog, n'ayant plus d'histoires palpitantes à raconter.
N'ayez crainte, j'ai bon moral, je lis énormément, je dors aussi pas mal, mais j'ai hâte de retrouver mes sorties en canoë, mes longues plongées sous marine et mes promenades en vélo.

Vendredi 5 après midi

Le temps de plus en plus calme m'incite à installer le génois sur enrouleur.
Et il m'a fallu 4 heures pour tout mettre au top, je n'avais plus aucune force à la nuit tombée, mais je suis content car, seul au port j'aurais hésité à le faire, trop galère, mais ici nécessité oblige, j'y suis allé lentement, tous les vingt centimètres je lubrifiais le bord entrant dans l'enrouleur, et petit à petit, sans trop tirer sur la bête, le génois s'est retrouvé tout bien mis, avec le grand sourire du capitaine.
Ça n'a pas servi a grand chose, car pas assez de vent pour avancer à la voile, mais il y en aura bien un peu un jour, et là, ce sera utile.
Mais j'avais quand même le cœur qui tapait dur, faut plus que je fasse de tels efforts.
Voila, nuit tranquille à la voile, en ne me faisant réveiller que toutes les heures (avant c'était toutes les 20 minutes), mais en plein Pacifique, ça ne doit pas craindre grand chose.

Samedi 6 matin

Moins de 200 miles a faire, allez courage, bientôt un happy hour au yacht club de Huahine avec Christine. Bien mérité.

Mais la moyenne baisse tous les jours : 109 le premier jour, puis 95, 90, 80 aujourd'hui ....

Samedi à 23h00

Le moteur s' arrête, panne sèche. Zut, j’espérais qu'il y aurait assez de fuel jusqu'au matin.
Mais petit miracle, le vent forcit un peu et le Corto avance enfin à la voile, et le pilote tient à peu près le cap, trop sud sans doute mais ça avance. Super.
Je laisse tout comme ça, je ferai un transfert de mes dernières réserves de fuel demain matin.
Et d'après mes calculs, si je fais 80 miles à la voile, je serai près de l'arrivée, et aurai assez de fuel pour entrer dans un lagon.

Dimanche 7 au matin

Le Corto est un peu trop sud, j'ai mal réglé le pilote cette nuit, et on a un peu dérivé. Le manque de sommeil sans doute.
Mais à 8 h 00, il reste moins de 100 miles et les prévisions météo sont bonnes. Allez courage Alain.
Et le temps est magnifique et la mer sereine. Ouahou

Lundi 8 - Macron est président !!

Et moi, je suis le pape, car à 5h30 du matin, je suis à 5 miles de la passe de Raiatea, que je passe les doigts dans le nez et vais me mettre au quai du village pour un repos bien mérité.
Je craignais beaucoup cet aller retour car la bête n'a plus vingt ans, et les gros efforts, tels que tourner fortement une manivelle de winch, font monter mon coeur à des cadences sans doute pas très recommandées, et aussi tout simplement je n'ai plus la force et la résistance de mes vingt ans.

Et il est vrai que j'ai plus subi que joui et souvent le plaisir n'y était pas.
Donc, bien décidé, je continue, mais aux Iles du vent et Sous le vent, 8 îles en tout, qui ont largement de quoi satisfaire les besoins d'un gentil plaisancier, sans avoir à passer des nuits à la barre, même si ce retour s'est fait avec une bien belle lune qui me tenait compagnie, et ça me faisait du bien.

Lundi 15 mai, arrivée à Tahaa, la toute belle Ile sous le vent

Je suis à quai a Opu Omu à Taaha, et le Corto devient une annexe de l'école primaire.
Très sympa pour un solitaire d'être accueilli par un tas de minettes qui toutes m'appellent Alain, sans que je les ai jamais vues, sauf la grande : Itivai
Je commence a être bien connu dans le coin...


Leurs noms, si vous avez de la patience :
Taiamani, Valentine, Kehiarii
et...
Vainitimahana


Mardi 16 mai :

Je suis à Oponou (Moorea) et je vais ME REPOSER ET DORMIR !! (et préparer le Corto pour l'hivernage, ou plutôt l'étéage).

Le périple est terminé et je suis très " fui ".
Mais un petite note sympa : ce thazard de 1m07 et 9 kilos, attrapé cette nuit entre Huahine et Moorea.
Que les mécréants qui disent qu'Alain n'attrape jamais rien aillent se faire cuire un oeuf, moi je vais me régaler ..... pendant une semaine au moins !


Voilà, plus que 10 miles pour rejoindre la marina, et en attendant je me repose à Oponou, avec beaucoup de ménage en perspective et de remise en état.

Encore merci d'avoir bien suivi mon voyage et de m'avoir encouragé.

Je ne ferai plus de telles croisières en solitaire, trop dur et le corps suit difficilement, l'âge se faisant de plus en plus sentir. Encore que ce beau thazard à l'arrivée c'est plutôt sympa :)

Allez, encore quelques jours et je vous ferai une grosse bise.
Alain


Jeudi 26 mai (?)

Je suis allé prendre un expresso au Beach bar du Sofitel près duquel je suis au mouillage, et j'ai pu avoir la clé de leur wifi, ce qui fait que je peux être connecté du bord, et gratuitement.
Mais ils changent souvent leur code, donc il faudra que j'y retourne de temps en temps pour un nouveau passe.
Mais il y a pire, le coin est magnifique, sauf que le Corto est juste derrière, on ne le voit pas :(

Journées calmes, préparation du bateau pour son hivernage et j'ai renoué avec mes sorties en canoë et retour à la nage, un vrai bonheur.
Avec toujours à la clé, requins, léopards, pastenagues, carangues et tortues.

Un coup de maramu est en cours pour 4 jours environ, je suis amarré solidement à la meilleure bouée du coin, mais dans deux jours, ca risque d'être un peu beaucoup venté.
J'aurai toujours la possibilité de rejoindre la marina avec un jour d'avance, et j'ai trouvé une combine géniale, je connais une dame qui loue son appartement au centre de Papeete à la journée.
Ce qui fait que je vais dormir la veille au soir en ville pour être près de l'aéroport le lendemain.
Et elle demande 1000 francs polynésiens, soit 8€40, la dernière fois je suis allé à l’hôtel, et cela m'avait coûté 120 € !!!!!!
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle m'accompagne en ferry pour rejoindre Papeete et ça coute 2000 francs !!!! Ca lui coute des sous ????
Bref, elle est très altruiste, ou elle ne sait pas du tout compter.



Premiers jours de juin : retour à la casa, enfin l'autre...

Dernier jour au mouillage, après plusieurs jours de " Maramu ", assez ventés mais surtout gris et froids... 28º ça caille...
Demain je rejoins la marina, mets le Corto bien à l'abri, il est tout propre, et ensuite 48 heures d'avion pour rejoindre la douce France, et revoir tout le monde avec plaisir.
Etant depuis plusieurs jours au même endroit, je jetais mes déchets pardessus bord, et parfois c'est un vrai aquarium tout autour du bateau. Impressionnant !!!!
On voit très mal, mais il y a entre autres une raie léopard et deux très gros poissons aiguilles, presque de la taille d'un barracuda.


J'ai eu de la chance pour mon dernier tour dans le lagon.
Le temps était superbe, et j'ai croisé 5 requins, un record. Dont un pas farouche du tout qui m'a tenu compagnie un bon moment.

Je voulais faire une dernière fois le plein de beaux coraux, de poissons multicolores et de couleurs tropicales, car je pars pour 5 mois en Europe et moi qui suis fatigué et content de rentrer, eh bien, j'ai eu un coup de blues de savoir que je quittais ce coin magique de Temae.

La veille au soir le Corto était entouré de poissons plutôt costauds et j'avais gardé des restes de poulet pour les appâter ce matin et les prendre en photo, mais personne n'est venu. Dommage.

Voila, à bientôt Moorea

C'est une photo du lagon, au lever du jour, vu du Corto, il y a à peu près un kilomètre du bateau à la plage, et mon circuit quotidien c'est de rejoindre la plage en canoë en longeant le récif frangeant, et de rentrer à la nage poussé par le courant.
La deuxième photo, c'est un peu plus tard, on voit le récif frangeant.
C'est une promenade magique et avouez que le réveil avec une telle vue vous met le bonheur au coeur pour toute la journée.

Allez, bon week end et de plus en plus à très bientôt.
Bises. Alain
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